Poème Ces cancres là

Que peut-il se passer dans la tête du cancre,
Quand son esprit soudain, s’enfuit vers le grand large ?
Il se moque de tout, car il a levé l’ancre,
Son pupitre fend la vague, il est fier dans sa barge.

Livres d’histoire, conquêtes, pour lui c’est du passé
Ce qu’il veut aujourd’hui c’est vivre l’Aventure,
Sur les mers et tempêtes il veut être secoué,
Entrer dans le réel, et hisser ses voilures.

Il veut croire que demain, il pourra vivre en vrai,
Boire les paroles des maîtres, comme mousse ou apprenti,
Au lieu d’entendre un prof sur son sort pleurnicher,
Regretter de n’avoir, comme ses cancres, lui-même, fuit.

Ce jaloux fonctionnaire, le secoue violemment,
Sabre au clair, notre cancre, en rêve le voit pirate,
Il sait que pour sa vie il lui faut se défendre,
D’un rapide coup du bras, touche l'ennemi à la rate.

Trois mois en ATT et séances de psy,
Le fragile enseignant n’a pourtant pas saigné,
Déclenche grève sur grève, et manifs dans Paris,
Et des débats stériles, sur l’école en danger.

Des maisons, des prisons, éducateurs de rue,
Et pourquoi pas des prêtres qu’il leur faut, pas pédo,
A ces cancres, qui surchargent écoles et CHU,
Qui traumatisent leurs maîtres ces nouveaux faux héros.

Ne faudrait – il plutôt, des hommes forts, des exemples,
A nos jeunes garçons débordant d’énergie,
Pour être sur leur vie une véritable rampe,
En travailleurs des mains plutôt que de l’esprit.

Ministres d’éducation, essayez de comprendre,
Que les seules lignes des livres ne suffisent pour construire,
Les chemins que tout homme, dans sa vie devra prendre,
Avec ses deux mains, et ses rêves pour bâtir.

Et les poètes en herbes ? Direz – vous, terre à terre,
Ils engrangeront alors des images de grands films,
Quand le travail des terres, des bois, et de la mer,
Remplira de nature, leur secrète boîte à rimes.

Et pourquoi pas, période électorale aidant,
Créer des classes de rêves, pour que puissent s’évader,
Ces nuls du fond des classes, volontaires et partants,
Ouvrir l'Enseignement à des cancres recyclés.​

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