Hors ligne
Je suis lasse du ciel lisse,
de sa grisaille démente.
Je rêve de nuages en robes de lilas
agitées de frissons
quand l'autan les chiffonne.
Je préfère les bosquets tapageurs
au râle muqueux du vent froid
dans les branches.
Prends-moi vite les mains
devenues diaphanes
avec toute ta tendresse affolée
car le givre s'éternise
hâtant le deuil des choses.
Il mord ma chair glacée,
et tout mon corps de bois frêle
se gerce frileusement.
Ecoute la supplique
à mes lèvres qui s'étiolent
et remets un peu d'éclat
au marbre de mon front.
Je veux que le soleil
se baigne dans mes prunelles,
pour l'heure on n'y voit briller
qu'un rai de lune blême.