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Femme du vent
J’irai cueillir le vent à sa source indolente,
Dès le matin venu juste à son premier cri,
Je le poserai là, sur ma couche insolente,
J’en ferai mon amant ou peut-être un mari.
Comment ? Me direz-vous, pour le garder en cage,
Car je n’ai pas choisi, le moins impétueux.
Mistral de son prénom, n’est pas un vent très sage
Oui mais je l’aime ainsi, hurlant, voluptueux.
Après avoir couru, siffler de violence
Il reviendra toujours s’endormir dans mes draps.
Je suis son seul abri au cœur de la Provence
Où son repos est sûr, protégé par mes bras.
Mais qui êtes-vous donc pour parler de la sorte ?
Ce vent est un grand fou, mutilant les moissons,
Heurtant les arbrisseaux, que le diable l’emporte,
Et vous Madame avec, qui n’êtes que chansons.
Margénye « Janine Ravel »
Septembre 2018.