Hors ligne
Parcourant ce sentier que je connaissais bien, j’avançais sous la voûte des chênes quand j’ai vu cet arbre, le grand frêne. A mes pieds la voie était tracée, on avait tendu la ligne j’étais dérouté.
Plus de sentes ni chemins, seul un rail m’emmenait au loin et la mélodie de « freight train ».
Derrière les fougères la station, une cabane faite de quelques planches et devant, une vieille dame guitare à la main, fredonnait:
« Freight train, Freight train, run so fast
Please don't tell what train I'm on
They won't know what route I've gone » (Elizabeth Cotton)
Elle jouait la mélodie entrainante de sa main gauche, elle s’est arrêtée m’a regardé, elle a dit :
- Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas d’où tu viens, si comme moi tu prends ce train alors approche. Elle m’a montré l’harmonica :
- A toi maintenant .
Sans réfléchir j’ai joué « Vieux Jo »,
« Ils ne sont plus, les beaux jours de l’amitié,
tous mes amis ont quitté les cotonniers
Ils sont partis au pays du grand repos
j’entends leurs douces voix chanter : hé ho vieux Jo »
C’était peut-être son nom ou ses mains usées par les travaux qui m’avaient inspiré, c’était un petit moment de nostalgie mais ça l’avait fait sourire.
Les années ont passé le train ne vient plus dans la forêt de St Gobain. Je ne dirais pas quel train l’a emporté ni la direction qu’elle a prise. La « Compagnie des glaces » n’attend plus son train, mais aujourd’hui, j’entends toujours ce refrain.
« Freight train, Freight train, run so fast
Please don't tell what train I'm on
They won't know what route I've gone »
Le lien de la mélodie :