Hors ligne
L’absence
« La fuite monotone et sans hâte du temps, » (phrase imposée pour un concours)
Me guide c’est certain au jour de délivrance,
Me conduisant vers toi, exceptionnel instant !
Et retrouver enfin les joies de mon enfance.
Je ne me souviens plus du timbre de ta voix,
Ni comment tu riais, et cela me chagrine.
La couleur de tes yeux, était marron je crois !
Et tes mains burinées sentaient bon la résine.
J’aurais voulu grandir à l’ombre de tes bras,
Mais la vie sans égard sur moi posa le vide.
La rose du jardin en habit d’apparat,
Dès le printemps venu, fleurit rouge et timide
Et se coucha fidèle au pied de ton cercueil.
A l’aube de ma vie, la grande déchirure,
A amputé mon cœur où s’ouvrit un écueil,
Qui me fait mal parfois quand jaillit la brulure.
Je n’ai rien pu t’offrir, des cadeaux de ma vie,
Tu ne me connais pas, femme, mère et grand’mère ;
J’ai eu trois beaux enfants et un gentil mari ;
Je porte lourd ton deuil et mon pouls s’accélère…
Lorsque je me souviens de l’écho de ce glas,
Qui enserra jadis mes rêves de fillette,
Et les regrets sans fin me parlent d’un papa,
Que je connus si peu, ses yeux sous sa casquette.
Janine Ravel (63 ans qu'il ma quitté)