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Le petit cireur de chaussures
Dans les rues de Casablanca,
les ruelles, de la médina,
et aux heures de grande affluence,
aux abords de la place de France,
ne se décourageant jamais,
l’œil a l’affût Ali cherchait,
les flots de touristes, aisés,
qui auraient pu rémunérer,
ses services plus que parfaits,
ceux là étaient seulement chaussés
d’espadrilles ou de sandales,
qui ne rapporteraient que dalle.
A qui montrer son savoir faire?
pas à la troupe d’hommes d’affaire,
portant, des mocassins cirés,
et qui en cette fin de matinée,
marchait d’un pas, plus que pressé,
en ne pensant qu’à déjeuner.
Quelques dirhams, auraient suffi,
à calmer le grand appétit,
de ses quatorze frères et sœurs,
il n’avait que son dur labeur,
pour subvenir a leur besoin.
Chaque matin il avait soin,
d’embarquer cette caisse en bois,
qui devait bien faire son poids.
Les porteurs d’eau, qu’il connaissait,
gentiment le désaltéraient.
Il avait pris ses habitudes,
et c’est avec exactitude,
qu’il passait dans les beaux quartiers,
espérant trouver, des souliers,
De ma fenêtre, je l’observais,
et quand enfin il s’activait,
qu’un client l’avait alpagué
habiles, ses mains noires couraient,
autour d’une chaussure posée,
qu’il s’échinait à faire briller.
Quand il m’arrivait, de descendre
je m’amusais à le surprendre,
lui glissant, des petits gâteaux,
qu’il engloutissait tout de go,
certains finissaient, dans ses poches,
pour en faire profiter, ses proches,
des mains jointes, il me remerciait,
mais il ne les serrait jamais,
le cirage noir, les incrustait,
il ne voulait pas, me choquer.
Et quand au douar il rentrait,
bredouille, il était sermonné,
c’est ainsi, qu’elle se déroulait,
la vie, qu’on lui avait donné,
sans intention, et sans amour.
J’y repense, le cœur bien lourd,
mais le sourire, qu’il arborait,
je ne pourrais pas l’oublier…...
VICTORIA LE 1/10/2019 le Maroc de mon enfance