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Nouvelle L’Histoire d’une vie !

jeanyves53

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#1
L’Histoire d’une vie !

Emma, superbe jeune fille avait devant elle une belle vie toute tracée. Enfant unique de notables industriels, riches au-delà du raisonnable, son avenir était rose.

Qui plus est, la nature, généreuse, l’avait gratifiée d’un joli minois et d’un fort agréable caractère. Ce qui, vous en conviendrez, ne gâchait rien à sa situation.

Son enfance, elle l’avait vécue dans une vaste et luxueuse demeure, au milieu d’un grand parc aux essences multiples. Ses jeux préférés étaient de courir à perdre haleine au milieu de cette forêt, au travers d’arbres touffus, a l’ombre de gigantesques futaies. Et là, elle jouait à débusquer un garenne, a essayer d’apprivoiser un écureuil, à mimer le saut d’une biche où d’un lièvre. Les oiseaux, elle les connaissait tous, leur ramage où leur plumage n’avaient pour elle aucun secret. A l’occasion, afin de les voir de plus près, la voilà qui imitait leur chant afin que ceux-ci troublés, s’approchent au plus près, sans crainte, croyant avoir à faire à l’un de leurs congénères. Et ce, pour de très nombreuses espèces. Tout ceci, bien sûr, sous l’étroite surveillance de sa nounou qui ne la quittait point des yeux.

Cette proximité de la nature et de la faune qui s’y ébattait avait éveillé chez elle une grande douceur et une forte empathie envers les êtres vivants.

Bien évidemment, de manière assidue, il lui fallait également se soumettre à une éducation stricte. Pour ce faire, elle avait à sa disposition de forts instruits précepteurs qui lui prodiguaient des cours dans toutes les matières qui devaient lui être indispensables, plus tard, dans sa vie de femme. Connaissances qui lui permettraient de briller dans cette haute société où il était convenu qu’elle évoluerait. Sa destinée était, aux yeux de ses parents, toute tracée. Une carrière intellectuelle où industrielle l’attendait. Il ne pouvait en être autrement, l’honneur de la famille en dépendait, elle ne pouvait en aucun cas faillir à cette destinée.
En plus de son éducation intellectuelle classique, il lui fallait également se soumettre à l’apprentissage de la musique. Etant bien entendu que lors des réceptions données en grandes pompes à la demeure familiale, il était de bon ton qu’elle se donne en spectacle aux prestigieux invités en s’asseyant au piano pour y exécuter de main de maître des œuvres classiques qui faisaient se pâmer de fierté ses parents.

Etait-elle heureuse ?

Sa vie privée était avant tout faite de privations. Des amis, elle n’en avait guerre, plutôt des relations. Les enfants des couples que ses parents fréquentaient lors de leurs soirées mondaines où il fallait, sans cesse, faire bonne figure. Les us et coutumes se devaient de respecter l’étiquette, les bonnes manières étaient de mise. Une jeune fille de sa classe ne devait en aucun cas se donner en spectacle. Tout au plus, acceptait elle quelques échanges verbaux avec les personnes à qui elle avait été présentée. Hors de question de prendre une quelconque liberté, de rire à gorge déployée, tout au plus un léger gloussement de complaisance, en restant bien entendu distinguée.

Etait-ce une vie, était-ce la vie à laquelle elle aspirait ?

Elle, si intelligente, instruite et fort jolie voyait bien que derrière ces protocoles un autre monde existait. Elle devinait que ses semblables qui eux également respectais les bonnes manières n’avaient envie, comme elle, que de rompre cette monotonie guindée. Cette vie quasi monacale l’étouffait. Bien sûr, matériellement elle ne manquait de rien, mais de vivre, si.

Elle savait, de part des indiscrétions et des confidences de sa très chère nounou qu’il existait un autre monde, une autre existence pleine de liberté et de satisfactions.

Le chamboulement eut lieu lorsque, par un matin ordinaire, on lui fit part de quelque chose d’extraordinaire. Son père la convoquât dans son bureau où par ailleurs se trouvait déjà sa mère, lui annonçât tout de go que son avenir allait changer. En effet, il la trouvait suffisamment mûre pour contracter mariage.
Et, pour ce faire, il avait convenu de lui présenter, dans les règles de l’art, un fiancé. Le jeune homme, dont elle ignorait absolument tout, était le fils d’une famille de belle lignée dont eux, ses parents, étaient en relation.

Les parents des deux jeunes gens avaient déjà tout planifié. La présentation des fiancés était organisée, les modalités de l’union ainsi que la date de la cérémonie, tout était décidé. La liste des convives, triés sur le volet, était déjà quasiment établie.

Emma en resta sans voix. Elle, toujours soumise à ses parents, n’exprimant jamais la moindre remarque ni la moindre révolte manqua de s’évanouir.

Comment son père avait-il pût, sans la concerter le moins du monde, organiser ce qui allait devenir le reste de sa vie. Après tout, aujourd’hui, elle est majeure et capable de donner son avis.

Bien sûr, elle n’était pas sans se douter que si elle réagissait, cela allait chambouler du tout au tout l’existence qu’elle avait jusqu’alors mené. Mais, de la à accepter, ne serait-ce que l’idée d’un mariage arrangé, elle ne pouvait l’envisager. Comment allait réagir ses parents, mal, certainement ! Tant pis, dut elle se retrouver à la rue, sans revenus, n’ayant jamais travaillé, sa décision était prise, elle allait dire, pour la première fois, NON !!!

Reprenant ses esprits, elle osa toiser son père et lui exprimer de sa voix la plus forte et posée possible son refus catégorique envers la décision qu’il venait de lui imposer. Le patriarche, s’il n’eut été assis, en serais surement tombé à la renverse en entendant sa fille exprimer de telle manière le refus de son choix. Et c’est lui qui, à son tour, fût pris d’un malaise.

Comment, après tout ce que nous avons fait pour toi, ta mère et moi-même, oses-tu nous faire pareil affront ? Je ne puis en supporter davantage. A compter de ce jour, tu n’es plus ma fille. Quitte cette demeure à jamais et ne cherche pas à renouer contact avec nous, hors de ma vue, je te renie.

Encore toute tremblante de son audace soudaine, Emma se dirigeât vers sa chambre, rassembla quelques effets personnels qu’elle entassa dans une valise et parti vers la sortie sans même se retourner. En chemin, elle croisât celle qui fût sa nourrice et qui avait tout entendu de l’altercation. Que vas-tu devenir ma pauvre enfant lui demanda-t-elle ? Tiens, voici l’adresse de ma maison, rends toi y et attend moi, je ne vais pas t’abandonner. Elle lui proposa de demeurer chez elle le temps de se retourner. N’ayant d’autre idée de comment allait se dérouler le reste de sa nouvelle vie, elle accepta l’invitation avec reconnaissance.


Une nouvelle existence s’ouvrait à elle. Pourvue de nombreux diplômes, elle se mit donc en demeure de trouver un emploi dans le domaine de ses compétences, qui, il faut bien l’avouer, étaient grandes. L’éducation que lui avaient donnée ses parents allait enfin lui servir à quelque chose.

Et bien que fâchée avec sa famille, son nom lui permis d’ouvrir certaines portes et sa compétence certaine lui donna l’occasion de trouver un emploi durable et confortable.

En peu de temps, elle pût se suffire à elle-même, tant sur le plan du logement que de la subsistance matérielle. Très rapidement, elle fût reconnue pour ses propres valeurs et non plus pour son nom de naissance.

De son père, elle n’eut plus jamais de nouvelles, trop blessé dans son orgueil pour pouvoir lui pardonner. Par contre, sa mère, en cachette, renoua le contact et lui avoua même sa satisfaction qu’elle ait réussit à faire ce qu’elle-même, à l’époque, n’avait pas eu l’audace de faire.

Aujourd’hui, Emma est devenue une personne renommée et respectée. Et lorsqu’il lui arrive de repenser à sa vie d’avant, elle ne regrette rien de rien !


*
Atelier d’écriture​
"Emma, belle, intelligente, dotée d’un heureux caractère et pourvue d’une très confortable demeure, semblait jouir des dons les plus précieux de l’existence. »
Inventez le conte ou la nouvelle que cette phrase pourrait vous inspirer.
 
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L’Histoire d’une vie !

Emma, superbe jeune fille avait devant elle une belle vie toute tracée. Enfant unique de notables industriels, riches au-delà du raisonnable, son avenir était rose.

Qui plus est, la nature, généreuse, l’avait gratifiée d’un joli minois et d’un fort agréable caractère. Ce qui, vous en conviendrez, ne gâchait rien à sa situation.

Son enfance, elle l’avait vécue dans une vaste et luxueuse demeure, au milieu d’un grand parc aux essences multiples. Ses jeux préférés étaient de courir à perdre haleine au milieu de cette forêt, au travers d’arbres touffus, a l’ombre de gigantesques futaies. Et là, elle jouait à débusquer un garenne, a essayer d’apprivoiser un écureuil, à mimer le saut d’une biche où d’un lièvre. Les oiseaux, elle les connaissait tous, leur ramage où leur plumage n’avaient pour elle aucun secret. A l’occasion, afin de les voir de plus près, la voilà qui imitait leur chant afin que ceux-ci troublés, s’approchent au plus près, sans crainte, croyant avoir à faire à l’un de leurs congénères. Et ce, pour de très nombreuses espèces. Tout ceci, bien sûr, sous l’étroite surveillance de sa nounou qui ne la quittait point des yeux.

Cette proximité de la nature et de la faune qui s’y ébattait avait éveillé chez elle une grande douceur et une forte empathie envers les êtres vivants.

Bien évidemment, de manière assidue, il lui fallait également se soumettre à une éducation stricte. Pour ce faire, elle avait à sa disposition de forts instruits précepteurs qui lui prodiguaient des cours dans toutes les matières qui devaient lui être indispensables, plus tard, dans sa vie de femme. Connaissances qui lui permettraient de briller dans cette haute société où il était convenu qu’elle évoluerait. Sa destinée était, aux yeux de ses parents, toute tracée. Une carrière intellectuelle où industrielle l’attendait. Il ne pouvait en être autrement, l’honneur de la famille en dépendait, elle ne pouvait en aucun cas faillir à cette destinée.
En plus de son éducation intellectuelle classique, il lui fallait également se soumettre à l’apprentissage de la musique. Etant bien entendu que lors des réceptions données en grandes pompes à la demeure familiale, il était de bon ton qu’elle se donne en spectacle aux prestigieux invités en s’asseyant au piano pour y exécuter de main de maître des œuvres classiques qui faisaient se pâmer de fierté ses parents.

Etait-elle heureuse ?

Sa vie privée était avant tout faite de privations. Des amis, elle n’en avait guerre, plutôt des relations. Les enfants des couples que ses parents fréquentaient lors de leurs soirées mondaines où il fallait, sans cesse, faire bonne figure. Les us et coutumes se devaient de respecter l’étiquette, les bonnes manières étaient de mise. Une jeune fille de sa classe ne devait en aucun cas se donner en spectacle. Tout au plus, acceptait elle quelques échanges verbaux avec les personnes à qui elle avait été présentée. Hors de question de prendre une quelconque liberté, de rire à gorge déployée, tout au plus un léger gloussement de complaisance, en restant bien entendu distinguée.

Etait-ce une vie, était-ce la vie à laquelle elle aspirait ?

Elle, si intelligente, instruite et fort jolie voyait bien que derrière ces protocoles un autre monde existait. Elle devinait que ses semblables qui eux également respectais les bonnes manières n’avaient envie, comme elle, que de rompre cette monotonie guindée. Cette vie quasi monacale l’étouffait. Bien sûr, matériellement elle ne manquait de rien, mais de vivre, si.

Elle savait, de part des indiscrétions et des confidences de sa très chère nounou qu’il existait un autre monde, une autre existence pleine de liberté et de satisfactions.

Le chamboulement eut lieu lorsque, par un matin ordinaire, on lui fit part de quelque chose d’extraordinaire. Son père la convoquât dans son bureau où par ailleurs se trouvait déjà sa mère, lui annonçât tout de go que son avenir allait changer. En effet, il la trouvait suffisamment mûre pour contracter mariage.
Et, pour ce faire, il avait convenu de lui présenter, dans les règles de l’art, un fiancé. Le jeune homme, dont elle ignorait absolument tout, était le fils d’une famille de belle lignée dont eux, ses parents, étaient en relation.

Les parents des deux jeunes gens avaient déjà tout planifié. La présentation des fiancés était organisée, les modalités de l’union ainsi que la date de la cérémonie, tout était décidé. La liste des convives, triés sur le volet, était déjà quasiment établie.

Emma en resta sans voix. Elle, toujours soumise à ses parents, n’exprimant jamais la moindre remarque ni la moindre révolte manqua de s’évanouir.

Comment son père avait-il pût, sans la concerter le moins du monde, organiser ce qui allait devenir le reste de sa vie. Après tout, aujourd’hui, elle est majeure et capable de donner son avis.

Bien sûr, elle n’était pas sans se douter que si elle réagissait, cela allait chambouler du tout au tout l’existence qu’elle avait jusqu’alors mené. Mais, de la à accepter, ne serait-ce que l’idée d’un mariage arrangé, elle ne pouvait l’envisager. Comment allait réagir ses parents, mal, certainement ! Tant pis, dut elle se retrouver à la rue, sans revenus, n’ayant jamais travaillé, sa décision était prise, elle allait dire, pour la première fois, NON !!!

Reprenant ses esprits, elle osa toiser son père et lui exprimer de sa voix la plus forte et posée possible son refus catégorique envers la décision qu’il venait de lui imposer. Le patriarche, s’il n’eut été assis, en serais surement tombé à la renverse en entendant sa fille exprimer de telle manière le refus de son choix. Et c’est lui qui, à son tour, fût pris d’un malaise.

Comment, après tout ce que nous avons fait pour toi, ta mère et moi-même, oses-tu nous faire pareil affront ? Je ne puis en supporter davantage. A compter de ce jour, tu n’es plus ma fille. Quitte cette demeure à jamais et ne cherche pas à renouer contact avec nous, hors de ma vue, je te renie.

Encore toute tremblante de son audace soudaine, Emma se dirigeât vers sa chambre, rassembla quelques effets personnels qu’elle entassa dans une valise et parti vers la sortie sans même se retourner. En chemin, elle croisât celle qui fût sa nourrice et qui avait tout entendu de l’altercation. Que vas-tu devenir ma pauvre enfant lui demanda-t-elle ? Tiens, voici l’adresse de ma maison, rends toi y et attend moi, je ne vais pas t’abandonner. Elle lui proposa de demeurer chez elle le temps de se retourner. N’ayant d’autre idée de comment allait se dérouler le reste de sa nouvelle vie, elle accepta l’invitation avec reconnaissance.


Une nouvelle existence s’ouvrait à elle. Pourvue de nombreux diplômes, elle se mit donc en demeure de trouver un emploi dans le domaine de ses compétences, qui, il faut bien l’avouer, étaient grandes. L’éducation que lui avaient donnée ses parents allait enfin lui servir à quelque chose.

Et bien que fâchée avec sa famille, son nom lui permis d’ouvrir certaines portes et sa compétence certaine lui donna l’occasion de trouver un emploi durable et confortable.

En peu de temps, elle pût se suffire à elle-même, tant sur le plan du logement que de la subsistance matérielle. Très rapidement, elle fût reconnue pour ses propres valeurs et non plus pour son nom de naissance.

De son père, elle n’eut plus jamais de nouvelles, trop blessé dans son orgueil pour pouvoir lui pardonner. Par contre, sa mère, en cachette, renoua le contact et lui avoua même sa satisfaction qu’elle ait réussit à faire ce qu’elle-même, à l’époque, n’avait pas eu l’audace de faire.

Aujourd’hui, Emma est devenue une personne renommée et respectée. Et lorsqu’il lui arrive de repenser à sa vie d’avant, elle ne regrette rien de rien !


*
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"Emma, belle, intelligente, dotée d’un heureux caractère et pourvue d’une très confortable demeure, semblait jouir des dons les plus précieux de l’existence. »
Inventez le conte ou la nouvelle que cette phrase pourrait vous inspirer.
Très bien narré Jean Yves
Je suis restée en haleine tout le long
Merci
Amicalement et bonne journée
Gaby
 
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