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Marie Noël, comme une précieuse aînée

chessmec

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#2
Merci pour ce partage qui me fait découvrir Marie NOEL

<< Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour >>

Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour
Dès le matin parmi les fleurs écloses.
Pour le trouver il effeuillait les roses
Couleur du soir, de l’aurore et du jour.
Mon bien-aimé n’a pas trouvé l’amour.

Je l’attendais, pâle et grise lavande,
Et tout mon cœur embaumait son chemin.
Il a passé… j’ai parfumé sa main,
Mais il n’a pas vu mes yeux pleins d’offrande.

Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour
Au verger mûr quand midi l’ensoleille.
Pour le trouver il goûtait la groseille,
La pomme d’or, la pêche, tour à tour…
Mon bien-aimé n’a pas trouvé l’amour.

Je l’attendais, fraise humble à ses pieds toute,
Et mon sang mûr embaumait son chemin.
Hélas ! mon sang n’a pas taché sa main.
Il a marché sur moi, suivant sa route.

Vent du ciel ! Vent du ciel ! éparpille mon cœur !
Je n’en ai plus besoin. Ô brise familière,
Perds-le ! Dessèche en moi ma source, éteins ma fleur,
Ô vent, et dans la mer va jeter ma poussière!

Extrait de:
Les Chansons et les Heures, 1920 de Marie NOEL
 
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#4
Merci pour ce partage qui me fait découvrir Marie NOEL

<< Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour >>

Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour
Dès le matin parmi les fleurs écloses.
Pour le trouver il effeuillait les roses
Couleur du soir, de l’aurore et du jour.
Mon bien-aimé n’a pas trouvé l’amour.

Je l’attendais, pâle et grise lavande,
Et tout mon cœur embaumait son chemin.
Il a passé… j’ai parfumé sa main,
Mais il n’a pas vu mes yeux pleins d’offrande.

Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour
Au verger mûr quand midi l’ensoleille.
Pour le trouver il goûtait la groseille,
La pomme d’or, la pêche, tour à tour…
Mon bien-aimé n’a pas trouvé l’amour.

Je l’attendais, fraise humble à ses pieds toute,
Et mon sang mûr embaumait son chemin.
Hélas ! mon sang n’a pas taché sa main.
Il a marché sur moi, suivant sa route.

Vent du ciel ! Vent du ciel ! éparpille mon cœur !
Je n’en ai plus besoin. Ô brise familière,
Perds-le ! Dessèche en moi ma source, éteins ma fleur,
Ô vent, et dans la mer va jeter ma poussière!

Extrait de:
Les Chansons et les Heures, 1920 de Marie NOEL
Une immense poétesse, calfeutrée dans son humilité et sa solitude tourmentée.

Merci de votre attention !
 
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#5
Voir la pièce jointe 19621

Les Chansons et les heures
Le Rosaire des joies de Marie Noël


Quand il est entré dans mon logis clos,
J’ourlais un drap lourd près de la fenêtre,
L’hiver dans les doigts, l’ombre sur le dos…
Sais-je depuis quand j’étais là sans être ?


Et je cousais, je cousais, je cousais…
- Mon cœur, qu’est-ce que tu faisais ?


Il m’a demandé des outils à nous.
Mes pieds ont couru, si vifs, dans la salle,
Qu’ils semblaient, – si gais, si légers, si doux, -
Deux petits oiseaux caressant la dalle.


De-ci, de-là, j’allais, j’allais, j’allais…
- Mon cœur, qu’est-ce que tu voulais ?


Il m’a demandé du beurre, du pain,
- Ma main en l’ouvrant caressait la huche –
Du cidre nouveau, j’allais et ma main
Caressait les bols, la table, la cruche.


Deux fois, dix fois, vingt fois je les touchais…
- Mon cœur, qu’est-ce que tu cherchais ?


Il m’a fait sur tout trente-six pourquoi.
J’ai parlé de tout, des poules, des chèvres,
Du froid et du chaud, des gens, et ma voix
En sortant de moi caressait mes lèvres…


Et je causais, je causais, je causais…
- Mon cœur, qu’est-ce que tu disais ?


Quand il est parti, pour finir l’ourlet
Que j’avais laissé, je me suis assise…
L’aiguille chantait, l’aiguille volait,
Mes doigts caressaient notre toile bise…


Et je cousais, je cousais, je cousais…
- Mon cœur, qu’est-ce que tu faisais ?
Merci.
Cette poésie sublime et subtile me bouleverse tant.
Et tant et tant d'affinités de vie et de ressentis.
Communion des saints et des cheminants réelle et poignante.
 
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#6
chaleureux merci Espérance



La Prière de Marie Noël Rouget « Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle » :

« Ô mon Dieu, Tu donnes la lumière, la joie de Toi pendant le jour, mais pendant la nuit, simplement, fidèlement, sans joie ni lumière, Tu es là. Dans ma fatigue à ras de terre, quand je suis trop faible pour aimer Dieu ni homme. Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle. Dans mon usure, quand je ne vois plus clair, que mon cœur se refroidit, que ma dernière vertu à bout de forces s'assoupit et somnole comme une vieille femme. Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle. Dans ma nuit la plus noire, dans le gouffre terrible où Dieu se renverse, où la foi s'écroule comme un château de nuages, où il n’y a plus trace d'espérance sur la terre comme au ciel. Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle. Dans la mort où tout disparaît, dans la nuit de la mort où l'âme n'a plus ni espace, ni temps, dans le rien où je ne trouverai plus moi ni personne. Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle. Amen. »

*
kado
petite pierre trouvée hier tout contre les filets du port,
seule,
- elle semblait faire signe - l'ai ramenée au chaud au creux
de mon bonnet, nos deux cœurs tout ébouriffés.


Voir la pièce jointe 19650
Oh, merci d'avoir recueilli et réchauffé cette petite pierre ! Combien immense est votre tendresse qui va jusqu'à songer à l'appel inaperçu des pierres qui ne se meuvent que par les élans de notre coeur !
Très touchée, merci, tenez-la bien au chaud.

La prière pour les nécessités
 

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