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Memento Mori
L’aurige aux bras d’airain maîtrise l’attelage
Quatre étalons fougueux qui piaffent sous le frein
Leurs sabots impatients claquent sur le dallage
De longs passements d’or dans leurs tresses de crin
Sur le marbre rosé qui pave l’esplanade
Le char avance au pas, rythme plein de noblesse
Solennelle lenteur, splendide promenade
Au milieu des vivats et des cris d’allégresse
Tout au long du parcours, la plèbe s’est massée
Pour voir le général et l’acclamer en choeur
Trois rois défiant Rome, il les a terrassés
La Ville fête ici le retour du vainqueur
Défilent en premier dans un ordre immuable
Les captifs humiliés aux corps chargés de chaînes
Sous les lazzi de ceux, romains impitoyables
Qui les couvrent de cris, de hurlements de haine
Suivent de lourds chariots, tout repus de butin
Profonds cratères d’or datant du roi Midas
Tapis de Cappadoce et rouleaux de satin
A la fin du convoi, vient le trésor des Daces
On voit les sénateurs, selon l’antique règle
Espérant récolter quelques miettes de gloire
Qui marchent, circonspects, suivis des grandes aigles
Précédant les légions qui façonnent l’Histoire
Quand passent les licteurs aux faisceaux redoutés
Résonnent les buccins et les Roma Victor
Comme un hymne montant de la foule envoutée
Dans son char d’apparat, voici l’imperator
Le visage fardé de cinabre carmin
Dans sa toge de pourpre à l’or comme une étole
Il salue, grand seigneur, d’un geste de la main
On dirait Jupiter sorti du Capitole
Soutenant ses lauriers, on voit à ses côtés
Un esclave qui doit, rôle sacramentel
Lui murmurer ces mots sans cesse répétés
Souviens-toi, Ô Glorieux, que tu n’es qu’un mortel
Gao T. Kanth
L’aurige aux bras d’airain maîtrise l’attelage
Quatre étalons fougueux qui piaffent sous le frein
Leurs sabots impatients claquent sur le dallage
De longs passements d’or dans leurs tresses de crin
Sur le marbre rosé qui pave l’esplanade
Le char avance au pas, rythme plein de noblesse
Solennelle lenteur, splendide promenade
Au milieu des vivats et des cris d’allégresse
Tout au long du parcours, la plèbe s’est massée
Pour voir le général et l’acclamer en choeur
Trois rois défiant Rome, il les a terrassés
La Ville fête ici le retour du vainqueur
Défilent en premier dans un ordre immuable
Les captifs humiliés aux corps chargés de chaînes
Sous les lazzi de ceux, romains impitoyables
Qui les couvrent de cris, de hurlements de haine
Suivent de lourds chariots, tout repus de butin
Profonds cratères d’or datant du roi Midas
Tapis de Cappadoce et rouleaux de satin
A la fin du convoi, vient le trésor des Daces
On voit les sénateurs, selon l’antique règle
Espérant récolter quelques miettes de gloire
Qui marchent, circonspects, suivis des grandes aigles
Précédant les légions qui façonnent l’Histoire
Quand passent les licteurs aux faisceaux redoutés
Résonnent les buccins et les Roma Victor
Comme un hymne montant de la foule envoutée
Dans son char d’apparat, voici l’imperator
Le visage fardé de cinabre carmin
Dans sa toge de pourpre à l’or comme une étole
Il salue, grand seigneur, d’un geste de la main
On dirait Jupiter sorti du Capitole
Soutenant ses lauriers, on voit à ses côtés
Un esclave qui doit, rôle sacramentel
Lui murmurer ces mots sans cesse répétés
Souviens-toi, Ô Glorieux, que tu n’es qu’un mortel
Gao T. Kanth