Hors ligne
Respire l’air du soir
Incorpore et relâche
Ressaisis-toi mon cœur
Tu as vécu trop sage
Tant de temps sans amour
Tu as tourné en rond
Tout reclus dans ta cage
Petit fauve esseulé
Et n’a jamais battu
Que très timidement
Du fond de ton abîme
Tu regardais le monde
Accroché aux barreaux
Pour toi vient et s’étire
Une heure moins rugueuse
Verticale qui libère
Les aurores nouvelles
Se font manteaux de laine
Je sais
Tu trembles
Encore
Dans la nuit muselière
Ta longue errance fut
Traversée de misères
Tu as tant retenu
Tes danses et tes cris
Et même si le chemin
Est pavé d’invisible
Il n’est plus barbelé
Il coule sans entraves
Ressaisis-toi mon cœur
Sous la ronce et l’ortie
Percent enfin
Quelques fleurs