Hors ligne
L’arbre s’élance vers sa cime
pour aller têter les nuages.
La roche et l’eau se câlinent
comme époux contre épouse.
Le lierre sauvageon s’unit
aux plus âpres murailles
et les soleils confiants
vont s'endormir en paix
dans l’œil aimant des soirs.
La brise douce et libre
essaime l’odeur des pierres
venue du fond des âges.
Les blés blonds se relèvent
des plus longues jachères,
des plus furieux orages.
Devant ce qui la blesse
la Nature persévère,
s’amourache de tout,
héroïque et sublime.
Ses tendresses roucoulées
au seuil du printemps
dans les bras roses et parme
des magnolias fleuris
nous font vite oublier
ses terribles tempêtes
lorsqu’elle se sent meurtrie.
Sa belle résilience
est le plus beau poème
aérien, racinaire,
jamais écrit sur terre.