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Œnologie religieuse
J’allais de temps en temps servir chez la marquise
Elle avait des dîners demandant un serveur
Un travail d’étudiant jamais ne se méprise
Sans beurre ses épinards manquent un peu de saveur.
Elle mêlait les genres et il était fréquent
Que l’anticlérical côtoie l’ecclésiastique
Sa table était fameuse et son vin convainquant
On venait déguster sans parler politique.
Un soir où de la chasse on servait l’excellence
L’évêque était venu c’était l’homme important
On le savait subtil proche de l’insolence
Et on se distrayait souvent en l’écoutant.
Du latin ou du grec il tirait des histoires
Qui plaisaient aux coquins mais aussi aux rieurs
Son âge vénérable avait de maints déboires
Gardé des souvenirs du pays et d’ailleurs.
Au moment de goûter le premier vin il dit
Marquise, Bonus vinus, votre cave est louable
Je n’en prendrai que peu mon bréviaire est précis
Le vin s’il est excès est chose critiquable.
Quand vinrent les faisans de cèpes entourés
On mit un autre vin à l’éclat de rubis
Une robe de soie, un nez à savourer,
L’évêque en oublia le saint livre alibi.
Bonum vinum, dit-il, le palais en émoi
Dieu fait de belle chose et l’homme s’en régale
Si je m’en souviens bien il en reprit trois fois
Ne suivant pas du tout la voie sacerdotale.
Je n’étais qu’étudiant mais contraint au latin
Cicéron et Virgile m’avait rempli la tête
Entre vinus ? vinum ? le piège était certain
Pour moi c’était bonum le parfait épithète.
Je demande à l’évêque à la fin du repas
Son avis sur le mot, si l’erreur est possible
Mon fils, un bon latin, ne vous trahira pas
À l’accord défaillant vous fûtes seul sensible.
Il fallait dire vinum, vinus n’est que sottise
Mais l’on peut se distraire en parlant de ce vin
Car en ce qui concerne les crus de la marquise
Je dirai seulement : à tel vin tel latin.
J’allais de temps en temps servir chez la marquise
Elle avait des dîners demandant un serveur
Un travail d’étudiant jamais ne se méprise
Sans beurre ses épinards manquent un peu de saveur.
Elle mêlait les genres et il était fréquent
Que l’anticlérical côtoie l’ecclésiastique
Sa table était fameuse et son vin convainquant
On venait déguster sans parler politique.
Un soir où de la chasse on servait l’excellence
L’évêque était venu c’était l’homme important
On le savait subtil proche de l’insolence
Et on se distrayait souvent en l’écoutant.
Du latin ou du grec il tirait des histoires
Qui plaisaient aux coquins mais aussi aux rieurs
Son âge vénérable avait de maints déboires
Gardé des souvenirs du pays et d’ailleurs.
Au moment de goûter le premier vin il dit
Marquise, Bonus vinus, votre cave est louable
Je n’en prendrai que peu mon bréviaire est précis
Le vin s’il est excès est chose critiquable.
Quand vinrent les faisans de cèpes entourés
On mit un autre vin à l’éclat de rubis
Une robe de soie, un nez à savourer,
L’évêque en oublia le saint livre alibi.
Bonum vinum, dit-il, le palais en émoi
Dieu fait de belle chose et l’homme s’en régale
Si je m’en souviens bien il en reprit trois fois
Ne suivant pas du tout la voie sacerdotale.
Je n’étais qu’étudiant mais contraint au latin
Cicéron et Virgile m’avait rempli la tête
Entre vinus ? vinum ? le piège était certain
Pour moi c’était bonum le parfait épithète.
Je demande à l’évêque à la fin du repas
Son avis sur le mot, si l’erreur est possible
Mon fils, un bon latin, ne vous trahira pas
À l’accord défaillant vous fûtes seul sensible.
Il fallait dire vinum, vinus n’est que sottise
Mais l’on peut se distraire en parlant de ce vin
Car en ce qui concerne les crus de la marquise
Je dirai seulement : à tel vin tel latin.
