Poème Pas obligé de dire ...

Vous qui n’avez rien à dire, ne dites rien.
Soyez DE-COM-PLEXE…

On n’est pas obligé de dire, de parler, de s’exprimer, de formuler.
Est-ce que c’est écrit quelque part
Qu’il faille à tout prix se répandre, se raconter, communiquer, lâcher-prise de tête…
Non ! Et tant pis pour la modernité !

Il n’est écrit nulle part non plus qu’il faille avoir
Un avis sur tout, une opinion géniale, une idée à avancer, voire arrêtée,
un sentiment avéré…
Personne ne vous condamne.
Au contraire.

Ca fait de l’espace, de la place, çà dresse même un boulevard
A tous ceux qui n’en finissent pas d’en finir avec les mots, avec la verve et la faconde
Qui n'en finissent pas de transcender leurs pensées
De relater, de propager, d’avertir, de transmettre, d’énoncer, de dénoncer, de scander...
D’ergoter, de pérorer, d’argumenter, de disserter, de chicaner
De tergiverser, d’arguer, de philosopher...
De soliloquer, de monologuer, d’introspecter, d'apostropher...

Comme si la seule chose que vous ayez à faire, vous,
d’important, d'ultime, de supérieur
était de…
de les « ECOUTER »

Parce que, eux, évidemment savent.

Ils sont savants du temps, de l’air, du cosmos, du chaos
De la problématique d'e-mondes à la dérive des incontinents logorrhéiques
De l'incidence du Boson de Higgs sur la perte de poids de l'univers
De la théorie des champs de mars et attrape sur la pelouse du stade de France
Du cerveau lent à l'arrivée d'air chaud
Du casse-croûte BN sur la pause déjeuner
De l’avant, du pendant, de l’après qui
Des petits pas qui régissent les grands mouvements
De ce qu’il est bon de faire et de ne pas faire à cheval
De l’influence du rien sur le pas grand chose
De la pensée unique sur la mémoire universelle
De l’inconstance sur la suprême inconscience
De l'influence de Marie Curie sur la cuisine indienne
Du lâcher de guidon sur la poignée de fer de lance Armstrong
Et cætera, Et cætera, Et cætera,

Non si vous n’avez rien à dire et bien ne dites rien
Pensons à la couche d'osons le silence et les mots à effet de sert à rien

D’ailleurs... j’en ai trop dit.

Z.

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