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Poème Tenter de copier Racine Ce n’est pas de la tarte !

Peniculo

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#1
Tenter de copier Racine Ce n’est pas de la tarte !


Le Marquis

Reine je suis peiné, étonné de vous voir
La main vous lutinant sous votre jupon noir
Le roi serait-il sot d’oublier les caresses ?
Votre couronne aussi a besoin de tendresses
Et vous voir recourir aux manuels délices
M’incite à demander : vous faut-il un complice ?

La Reine

Marquis soyez discret mes plaisirs solitaires
N’ont pas à susciter de sournois commentaires
Mon époux égoïste a le final précoce
Il étreint peu souvent et de façon véloce
Et je me connais tant qu’il serait inutile
D’autoriser vos mains à la danse subtile
L’auto satisfaction n’a pas d’équivalence
C’est en la pratiquant qu’on atteint l’excellence.

Le Marquis

Madame de mes doigts je ne proposais rien
Mais j’avais en l’esprit un sensuel soutien
Que vous ne pourriez pas vous-même pratiquer
L’envie a des besoins prêts à sophistiquer.
J’aurais donc proposé à votre Majesté
Un abord fort intime et jamais contesté
La tendre oralité d’un insistant hommage
Exaltant du plaisir le subtil avantage.
Patiente et légère variant ses détours
La langue, Majesté, est un charmant recours
Et vous en aimeriez probablement l’emphase
En votre intimité succombant à l’extase.

La Reine

Monsieur vous m’intriguez le roi ne me propose
Jamais la gourmandise avide de ma rose
Et j’ai le souvenir d’un page d’autrefois
Qui avait le baiser plus tendre que mes doigts
Il venait égayer quelques longues lectures
En sachant déguster ma sensuelle nature
Et qui sous mes jupons qui le rendaient discret
Passait de longs moments à me plaire en secret.
Donc, messire, s’il vous plaît, de vous montrer gourmand
Le roi est à la chasse, œuvrez activement.

Le Marquis

Vous me voyez flatté de cette latitude
De vous montrer madame une sollicitude
Qui n’a que le désir d’enchanter votre fleur
Vous donnant du plaisir découvrant sa saveur.
Surtout n’hésitez point à exiger de moi
Les diverses façons d’obtenir votre émoi
Il serait fort navrant de ne pas enchanter
Le trésor doux et chaud qu’Éros aime flatter.
Et la vigueur des joies selon votre demande
Peut-être amplifiée ou se faire plus gourmande.
Osez donc, Majesté, guider mes exercices
À votre volupté ils se veulent propices.

La Reine

J’avais sous-estimé le bonheur de la chose,
Doublez, je vous en prie, l’exquise apothéose
Caressez lentement et d’une façon active
Sachez flatter l’enclos aussi bien que sa rive
Aspirez en gourmand le subtil promontoire
Qui du feu féminin peut résumer l’histoire.
Alternez les cadences la hâte et la lenteur
Qui ont en ce lieu tendre un rôle bienfaiteur
Et devenez pressé quand l’onde bienfaisante
Conduit le corps entier à une envie naissante.

Le Marquis

Je suis ravi d’avoir plu à votre trésor
Incitant au besoin d’un plus sensible accord
Me feriez-vous l’honneur de l’intime visite
Aurais-je d’enlacement obtenu le mérite ?
Je vous sens préparée à un royal accueil
Bien que du marquisat je n’ai franchi le seuil
Et si de mes baisers vous fûtes satisfaite
Je pense vous offrir une étreinte parfaite.
Il me faut avouer que depuis bien des nuits
De mes rêves profonds vous effaciez l’ennui.

La Reine

Monsieur, je n’en puis plus mon coffre des désirs
De votre mâle clé attend de se saisir,
Venez à votre guise visiter mon attente
Vos préfaces prédirent une ardeur compétente
Je devine déjà que votre jeu, marquis,
Sera plus que du roi insistant et exquis ;
À peine je vous sens en mon doux vestibule
Que le ravissement en devient majuscule
Et, je vous en conjure, faites durer la chose
Le temps contribuera à mon apothéose

Le Marquis

Majesté, croyez, le c’est un bien grand honneur
D’être de votre fleur le zélé serviteur
Guidez bien mes assauts, dites vos exigences
Que nos plaisirs s’allient en tendres convergences
Mais laissez-moi freiner l’affolement sublime
Quand je me sens captif de votre joie intime.
Un peu maître du temps je veux au grand sommet
Porter votre désir à son final arrêt.
Et s’il vous est plaisant que mon feu s’opiniâtre
Laissez à ma vigueur un court instant pour croître.

La Reine

Marquis j’ai tant aimé votre persévérance,
L’usage que vous fîtes de la mâle assurance,
Que je dirai au roi de chasser plus encore
L’éloignement royal permettant nos accords.
Lors j’entends un galop vite quittez les lieux
Méditez pour demain quelques instants joyeux
Je vous ferai savoir d’une écharpe pendue
Si votre belle ardeur est ici attendue.
Soyez donc disposé à enchanter la reine
Dès que le roi prendra, d’aller chasser, la peine.

Et enfin selon l’historiographe du Roi

Un troubadour poète qui eut vent de ces fêtes
Dévoila cette histoire à la cour indiscrète.
Jalousant le marquis, de nombreux courtisans
Mirent en l’esprit du roi le secret malfaisant
Et l’encorné au lieu d’apprendre la minette
Jeta marquis et reine au fond d’une oubliette.
Mais leurs cachots ayant de grandes ouvertures
Ils s’unirent et périrent d’excessives luxures.



 

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