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Ô mer aux gouffres dévorants
aux mille voix grondantes et fières
Ton souffle est un beau chant d'orage
Tes flots lourds de béantes tombes
où tritons et dieux en exil
sirènes blondes aux cris d'acier
enchaînent les âmes des noyés
Ton sel est comme un sang de feu
il sent l'écume il sent le fer
et creuse les plaies de ses morsures
Dans ton tumulte et ta puissance
tu fourbis des armes guerrières
vagues dragons de vif argent
Les mâts se courbent sous tes colères
Les marins prient d'être épargnés
mais dans ton coeur d'abîmes hurlants
réside l'essence de toutes vies
tant de secrets et de trésors
Les étoiles tombent chaque nuit
dans tes draps moirés qui ondulent
alors tu brilles d'un éclat rare
les cieux se penchent sur ton flanc
Tu bois leur infinie tendresse
qui scelle un pacte immémorial
dans un miroitement sacré