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Hors ligne
Au cas où un fâcheux n’aimerait pas vos vers
Au cas où sur vos vers viendrait une limace
Laissant sur vos écrits une gluante trace
N‘en ayez point souci souvent laide critique
Vient d’un tempérament sournois voire hépatique;
Laissant sur vos écrits une gluante trace
N‘en ayez point souci souvent laide critique
Vient d’un tempérament sournois voire hépatique;
Car la perfection ne courant point les rues
L’extase poétique est rarement en crue
On fait ce que l’on peut et dame prosodie
Préfère au vers rugueux la juste mélodie .
L’extase poétique est rarement en crue
On fait ce que l’on peut et dame prosodie
Préfère au vers rugueux la juste mélodie .
Certains naissent munis d’un versificateur
Le chaland en passant en perçoit la valeur.
Ce n’est pas un outil ni une arme non plus
Car user de la chose a rarement déplu
Le chaland en passant en perçoit la valeur.
Ce n’est pas un outil ni une arme non plus
Car user de la chose a rarement déplu
Quand le teneur de plume exprima son ardeur
à lire ses écrits d’autres se sont complus
Dans des textes choisis des joyaux furent inclus
Sur les bijoux rimés viennent bien des lecteurs.
à lire ses écrits d’autres se sont complus
Dans des textes choisis des joyaux furent inclus
Sur les bijoux rimés viennent bien des lecteurs.
On démontre aisément qu’il faut parfois du temps
Pour que l’on apprécie des rimes ou une prose
Et qu’un même talent fort rarement s’impose
S’il n’est teinté d’amour ou bien d’amusement.
Pour que l’on apprécie des rimes ou une prose
Et qu’un même talent fort rarement s’impose
S’il n’est teinté d’amour ou bien d’amusement.
Déclarez aux censeurs je garde mes principes
Sont ils pensées profondes, impératifs moraux
Je ne saurais le dire et je m’en émancipe
Mais je sais respecter quelques talents rivaux
Tous les goûts n’étant nôtres nous avons notre type
Dévoilant nos façons autant que notre ego
Que votre plume brille ou bien fasse la lippe
On peut la surnoter ou lui mettre zéro
Usez modérément de critiques griffures
De ce qui est fini on garde la nature
Car avoir dans le nez n’est jamais instructif
Être l’autre d’un autre est un fait décisif.
Si d’un assaut critique vos poèmes se plaignent
Sachez que trop d’écrits sont à la même enseigne
Négligez les jaloux aux remarques amères
" On ne saurait aimer tout le monde et son père" .
Sont ils pensées profondes, impératifs moraux
Je ne saurais le dire et je m’en émancipe
Mais je sais respecter quelques talents rivaux
Tous les goûts n’étant nôtres nous avons notre type
Dévoilant nos façons autant que notre ego
Que votre plume brille ou bien fasse la lippe
On peut la surnoter ou lui mettre zéro
Usez modérément de critiques griffures
De ce qui est fini on garde la nature
Car avoir dans le nez n’est jamais instructif
Être l’autre d’un autre est un fait décisif.
Si d’un assaut critique vos poèmes se plaignent
Sachez que trop d’écrits sont à la même enseigne
Négligez les jaloux aux remarques amères
" On ne saurait aimer tout le monde et son père" .
Et si quelque mesquin se rendait ridicule
Accusant votre style d’être un peu funambule
Si vous ne plaisez pas à un grincheux lecteur
dites lui calmement et sans montrer d’aigreur
Accusant votre style d’être un peu funambule
Si vous ne plaisez pas à un grincheux lecteur
dites lui calmement et sans montrer d’aigreur
Prenant votre modèle sur le grand Cyrano
Au quel avec respect je tire mon chapeau
"Impossible monsieur mon sang se coagule
à penser qu’on y puisse changer une virgule"
Au quel avec respect je tire mon chapeau
"Impossible monsieur mon sang se coagule
à penser qu’on y puisse changer une virgule"
Tirage des non, merci (Cyrano de Bergerac – Edmond Rostand)
«Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? Se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? Une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…
Non, merci. D’une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S’aller faire nommer pape par les conciles
Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : « Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ? »…
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu’un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais…chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !»