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Poème d'amour Aux sources du poème

Thierry Cabot

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#1
1 / Impuissance créatrice



Entrechoquements sourds de mots dévorés d'ombre,

Fantômes scélérats confondus dans la nuit,

Echos vains que la page enténèbre d'ennui ;

Tout n'est plus devant moi qu'absence et chute sombre.



Aucun souffle habillé de magie à ma main.

Pas une seule fleur née au bout de ma plume.

Aucune fée en quoi l'esprit veuf se rallume.

Pas même un vers qui daigne entrouvrir un chemin.



Sur le papier, quelle encre ainsi court sans mémoire,

Sans le feu d'une perle attachée à quelque art,

Sans franchir la moitié, ni le tiers, ni le quart

De ce qui m'eût rendu moins jaloux de la gloire ?



Que d'obstacles amers où le Beau s'abolit

Quand pourchassée avec une rage confuse,

L'ébauche d'une image au métier se refuse

Puis tombe, tombe en poudre aux mânes de l'oubli !



Que d'efforts saccagés sur l'autel nu des heures !

Que de joyaux défunts sous les doigts de l'échec !

Est-ce donc pour cela que malgré ton luth sec,

Oui pour cela, me dis-je, encore que tu pleures ?



Et tandis que plus sot, plus buté qu'un vaurien,

Grotesquement je cherche au hasard de la rime

Une pauvre étincelle, une lueur ultime,

Le Diable qui triomphe, à nouveau hurle : « rien ! »





2 / Feu rédempteur



Ô quel spectre à la fois lumineux et sonore

Envahit tout à coup mon horizon défait,

Quelle fontaine éclaboussante, quel bienfait

Surgis féconds du vide en bijoux près d'éclore !



Voici que par-delà les marécages lourds,

Les longs chemins blasés, les glauques avenues,

Comme des rires d'or hypnotisant les nues,

S'éveillent des mots clairs au feu plein de velours.



Puis d'autres mots sans fin déchaînés à leur suite

Galopent sur la page, aigus, délicieux :

Choeur limpide, jeu pur, salve de merveilleux,

Gerbe douce accordée au ciel qui l'a conduite.



Mon Dieu, le flot toujours, le flot ne cesse point,

Là même où le seul verbe étreint l'aube éminente,

De s'élancer plus haut qu'une obscure manante

Dont quelque apothéose eût fait lever le poing.



C'est parmi les frissons, les troubles et les fièvres,

Un tremblement de nids caressés d'idéaux ;

Loin des pièges retors, loin des mesquins fléaux,

C'est un concert dans quoi s'endimanchent mes lèvres.



Ce sont enfin, jetés par-dessus toute peur,

Des colliers de fortune à la lyre attachante ;

Enfin l'oeuvre qui court, enfin l'âme qui chante,

Enfin cent vers jaillis de ma plume, ô stupeur !
 

Peniculo

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#2
au bout de votre plume que de bien beaux écrits
le diable éberlué en aura du dépit.

en bref BRAVO.
 
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