Poème Capucine

Quand s'annonce le refrain hivernal, mon sang est blême.
La fenêtre ouverte près de mon lit me rapproche du petit air
attiédi engorgé par la huppe.
Ta tête entre mes mains moites m'éclaire sur les jours timides
d'une saison moins dupe.
Comme la chaussure d'un cheval dans un marécageux pâturage,
l'armature de mon cœur contient des seimes.

Le compagnon hennissant m'incite aussi de plus bel que le soleil réveille.
Les bras éclatants du vent, sifflant du bout des doigts, s'enroulent
autour de ton cou découvert.
Je cueille le parfum que la nature encore endormie a déposé sur tes
mèches de verre et respire le feu naissant sur tes joues détendues,
telle la nouvelle ébauche de ce cerceau vermeil.
Bientôt, je l'éteins et le pigment de ta bouche se rafraîchit d'un joli
pétillement pareil à cette rosée.
A nouveau la délicieuse rengaine de la Dame taquine est venue
chatouiller ton corps reposé.
C'est elle qui jouera merveilleusement avec tes grands yeux qui
toujours provoquent le béguin quand elle a choisi de si bien te causer.