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Illusions - Caroline Issert -
Un long pleur vagabond et affolé
se fait parfois entendre la nuit
dans l’épais bourdonnement des forêts.
Il court en léchant les feuillages
sous la blonde courbure de lune
jusqu’aux premières buées du jour.
Il parle de brises fougueuses,
de ce qui hante la mémoire de l’eau.
De la terre plus nue que jamais
et des pierres qui se meurent en silence.
Moi je ne vois que l’ombre des branches
et les collines qui déroulent leurs pentes.
Je marche au creux des heures brûlées,
étonnée par l’entêtement de mes propres traces
dans l’impossible d’être auprès de toi.
Je me souviens des caresses aux reflets de peine
et des maigres sourires en suppléments de joie.
Je fais mienne la noirceur profonde
qui tient mes sanglots en tenaille
pour garder le visage rassuré de l’enfance
car tu n’es plus là .
A ma mère ...