• Forum de Poésie. Postez vos poèmes, vos commentaires...
    Bienvenue à tous les poètes ! Forum de poésie, où tout le monde peut poster ses poèmes, mettre son avis sur les poèmes des autres et participer aux discussions !
Image cliquable Image Cadeau Fête des Mères

Nouvelle Débat philosophique sur l’altitude des lits

Inscrit
19 Octobre 2018
Messages
2,730
J'aime
5,371
Points
173
Age
84
Localité
Orléans
Je suis
Un homme
Hors ligne
#1
Débat philosophique sur l’altitude des lits

En voila un sujet ? Je vous la baille belle!
Débat est de ces mots ayant divers emplois
Faut il en reculant écrire une nouvelle
Qui du siècle présent remonterait aux rois?

Vous me direz sans doute il se peut concevoir
Que remonter le temps soit devenu possible
Mais en l’imaginant comment peut-on savoir
Si nos aïeux vexés n’en seraient irascibles.

Et puis que ferions nous si remontant à Ève
Nous énervions Adam le serpent et sa clique
Le temps ce sablier a un débit sans trêve
Revenir au début vexerait sa logique.

Il n’est pas interdit dans un rétroviseur
De scruter un passé qui jamais ne nous double
Mais rarement hier sera l’embellisseur
D’un futur inconnu dont on ne sait les troubles

Trop conter ce qui fut risque de décevoir
Car même si jadis avait des avantages
L’écoulement du temps ne donne pas l’espoir
D’enchanter les demains d’inespérés mirages.

En contant à rebours trouve-t-on des jalons
Que pourraient exploiter quelques plumes magiques
Le passé est-il sûr marchant à reculons
D’offrir autant de joies que de moments tragiques?

Rebours est rareté parfois un fait vécu
Servira de modèle à la pensée future
Mais le temps écoulé ne peut qu’être vaincu
Le passé consumé interdit la rature

Seul l’esprit du conteur ou bien l’imaginaire
Peut bâtir sur Chronos une éventualité
De récits à rebours destinés à distraire
En mêlant le sourire à l’inventivité

Or il faut de rebours analyser les sens
Le latin reburrus signifie hérissé
En partant de la fin remontant à l’essence
C’est contraire le mot qui s’y trouve esquissé.

À l’inverse, opposé, sont des aspects possibles
De ce fameux rebours aux usages nombreux
Quant à son adjectif revêche ou irascible
Il devient un vocable à l’aspect ténébreux.

Mais en faisant appel à l’esprit libertaire
On peut poil rebroussé devenir inventif
Il y a des discours continuant à plaire
Si l’on y met le sel d’un crayon descriptif.

Voici donc un récit orienté de façon
À ce qu’une princesse y puisse prendre part
La logique y suggère une simple leçon
Où à la fantaisie on montre des égards

Et partant de la fin où se voit l’évidence
On va vers le début d’un meuble bien connu
Le lit où en tous temps régna la nonchalance
Pour découvrir la cause des pieds qu’il a perdus.

Un prince, qui pensait son épouse crédule
Ignorant le récit du petit pois farceur
Se trouva encorné et même ridicule
Quand le végétal fut l’élément agaceur.

Tout commença un jour par une question sotte
Pourquoi les lits sont-ils aussi bas maintenant
Est-ce d’un ébéniste une étrange marotte
Ou un risque moins grand d’en tomber en dormant ?

Remontons s’il vous plaît en ces temps héroïques
Où les lits sur leurs pattes avaient de la hauteur
Où l’on pouvait cacher en suivant la logique
Quelques plaisants secrets sous leur belle grandeur.

Or le moment obscur où mourut l’altitude
M’a été révélé par indiscrétion
Des dames dont l’époux avait cessé l’étude
M’en firent en secret la révélation

Les maris épuisés par la guerre ou la chasse
De quelques privautés oubliaient les plaisirs
Les dames des dormeurs rapidement se lassent
Puis veulent occuper leurs nocturnes désirs

Prétextant éviter tout banal inconfort
Rendant leur matelas oisif systématique
De pages elles osèrent solliciter l’effort
Pour chercher sous leur lit des pois hypothétiques

On sait que dans un lit un pois malencontreux
Peut au profond sommeil être défavorable
Le sphérique gêneur se montre désastreux
S’il vient nuire au dormeur d’une façon durable.

Il fallait des guetteurs sachant chasser les pois
La jeunesse du lieu s’y montra virtuose
Pour pister le légume elle fit des exploits
En surveillant l’endroit où la dame repose.

Sous les lits d’altitude on vit venir des pages
Dont les ans permettaient quelques belles vigueurs
Les dames ayant besoin de multiples hommages
Sous les couches sans pois trouvèrent maints bonheurs

Le bruit se répandit et l’on chercha partout
Des pages qui des pois haïssaient la nature
Dont on pouvait la nuit exploiter les atouts
Sous les lits assez hauts pour la tendre aventure.

La possibilité de nuits des plus enchanteresses
Quand l’époux vieux ou las dormait profondément
Fit que sous bien les lits pour plus douces caresses
Des tapis complétèrent le confort des amants

Dès qu’un signe d’usure affectait quelque page
On en cherchait un autre avide de savoir
Les dames le formaient aux délicats hommages
Afin qu’il excellât au nocturne devoir

Or en certains logis, des pages plus adroits
Furent l’objet d’usages accroissant la culture
De celles qui n’ayant sous le lit jamais froid
Désiraient exploiter les joies de la nature

Les dames sont bavardes, on le sait bien hélas,
Baronnes , vicomtesses ou même les comtesses
Échangeaient des propos sur les tendres audaces
Qui la nuit sous le lit causaient leur allégresse

Puis comme un bruit qui court rencontre des oreilles
Les époux somnolant sur le lit furent marris
Et sentant leur pousser des cornes sans pareilles
Firent couper à ras les pattes de leur lit.

Décision à rebours ayant des conséquences
Ils se crurent à l’abri d’étreintes sans époux
Les lits à pieds sciés n’ayant pas d’élégance
On en fit des nouveaux très bas selon leur goût.

Et chez des ébénistes dont le talent s’impose
Des dames choisissaient les façons et les bois
Un page les aidait à apprécier la chose
Ou un bel artisan s’en mêlait quelques fois.

Et c’est ainsi qu’on vit des lits rasant la terre
Descendant des anciens ayant de la hauteur
Les seigneurs d’autrefois de nature guerrière
Pensaient des encornés récupérer l’honneur.

Mais la sagesse dit que femme mal aimée
Peut par fatalité tromper un paresseux
Qu’à un indifférent jamais accoutumée
La dame d’un amant fait l’époux malchanceux.

Si certain philosophe ayant l’esprit complexe
Pensait qu’Ève et Adam ne s’en souciaient pas
Je lui dirais monsieur que cela ne vous vexe
Le rôle du serpent ne le garantit pas

Et donc logiquement une histoire à rebours
Dont on connaît la fin ne dit rien du prélude
Il faut en écriture aussi bien qu’en amour
Choyer ce qui enchante et n’en cesser l’étude.

Le temps est une usure et son expérience
Ne sert que rarement à vous rendre meilleur
Regarder le passé est la seule science
Qui fait qu’à reculons avance le marcheur.

Car le contemporain étant inévitable
Remonter dans le temps permet de réparer
Les fausses vérités d’historiens coupables
Dont le malin plaisir fut de nous égarer.

Tourné vers le passé on entre à reculons
Dans l’avenir disait le grand Paul Valéry
Et l’usure des ans ne peut par ses jalons
Être du temps présent l’idéale égérie.

Lors conter à rebours peut distraire une plume
Qui en rimant sur tout encrera le papier
Et trouver dans le temps plaisir ou amertume
Offrira aux lecteurs le sel de l’ encrier.

Les fruits de l’écriture aux racines passées
Tels les talents du jour s’appuyant sur jadis
En contant à rebours les vieux lits abaissés
Ne diront jamais tout des anciennes délices.

Mais si vous regrettiez les lits hauts sur leurs pattes
Restaurez les coutumes qui plaisaient autrefois
Mais ne faites jamais de remarques ingrates
Sur leur dessous servant aux nocturnes émois.

Car les pieds amputées des couches de nos jours
Permettent d’évoquer en cas d’insuffisance
Du charmant petit pois son histoire à rebours
Suscitant des besoins dignes de complaisance

Le sujet valait bien un conte un peu volage
Pour dames de jadis inspirant des récits
En prose ou poésie afin de rendre hommage
À l’invention du pois effaçant leurs soucis.






 

Membres en ligne

Aucun membre en ligne actuellement.
Haut