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Peinture par Phybra
La vie parfois me brise,
quelque-chose en son souffle
m'étreint sournoisement
jusqu'à suffocation.
C'est une misère jetée,
un soleil piétiné
par une nuit douloureuse
aux insomnies amères
accouchant sans égard
d'un aube hautaine et froide.
La vie me rétrécit,
grignote ma constance,
se dérobe à ma vue
par des trous de ciel gris.
Et son absence alors
me laisse sans gaîté
ou d'inégale humeur.
Et je pleure à ses pieds,
le coeur blême et inquiet
de cette perte étrange.
Mon corps pourtant se presse
d'aller plus loin encore,
comme pour défier, têtu,
les heures qui s'amenuisent.
Quand donc arriverai-je
au vrai point de départ ?
La vie parfois me brise
de tout son poids d'obscur.