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Poème En haut de ta montagne

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11 Mars 2020
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#1
Toi en haut de ta montagne


En haut de ta montagne, tu regardes les hommes qui dansent sur des airs trop connus.

Ils ne connaissent pas la mélodie lourde et unique de la pure liberté.

La nuit des étoiles jaillissent de tes yeux.

Tu vois ces hommes, tu ne troubleras jamais leurs sommeils.

Ils sont au chaud sous le drap de leurs vaines certitudes, ils ne se réveilleront jamais.

Ton chant sinscrit en arabesques noires sur le voile de leurs consciences.

Tu as su déconstruire les vérités, laissé la faune et la flore accomplir leurs desseins.

Les hommes eux ont peur.

Ils tracent des lignes inlassablement, ils créent des chemins qui ne mèneront nulle part.

Ils ne savent pas.

Toi entre vie et trépas tu es épanoui.

Dans ces terres à jamais inconnues tu ne peux te perdre car tu sais quil ny a rien à chercher.

Ton cœur est au repos, tu étreins lunivers de tes bras dinfini.

Ce tableau vivant dont tu es amoureux, celui que tu peints en mots, celui dont tu loues les drames et les feux aux ombres joyeuses.

Ce tableau semble être pour les hommes une simple tâche.

Ils ne savent pas voir, seulement regarder de leurs yeux sans lueurs sans la trace dune âme qui vibre de gaité.

Ils jugent ce tableau du haut des tours sordides quils ont édifiées.

Tu as compris combien la terre est meuble et quil ne sert à rien dy construire des tours.

Rien ne peut être plus haut que ta montagne, rien ne peut être plus beau que ce monde sauvage qui comble tes besoins et te vide de tous désirs de possession.

Eux veulent saccaparer le moindre atome, la moindre particule. Ils sont si pauvres.

Au fond deux ils ne voient pas la source éternelle de la jouissance.

Ils sont hypnotisés par des artifices, ils se divertissent continuellement errant dans les méandres du sens, dans des questions et des réponses aux échos incertains.

Toi, tu entends limpide lécho des essences, de lessentielle nature.

Tu entends cette symphonie miraculeuse faite de murmures violents et de cris invitants de magnifiques tempêtes.

Eux ne connaissent que lhabitude douçâtre des dictatures de lesprit.

Leurs bouches grasses, de préjugés, dopinion lénifiante, de dogmes religieux articulent mollement les mots de leurs blessures narcissiques.

Tu sais lire dans les lignes de leurs tremblantes mains car tu fais vibrer tes servitudes jusquà ce quelles séparpillent et deviennent informes.

Tu sais la sueur promise par la rudesse de la main caressant ta nudité.

Eux préfèrent la fraicheur de la douce main de leurs divinités inventées.

Au creux de ton néant qui scintille naissent des étoiles bleues tu les ressens tel un dieu mourant de son innée solitude.

Ils subissent leurs espérances en les faisant être habitudes.

Tu aimes la mélodie de tes futurs, cette liberté que le temps ne peut attraper.

Tous prient et meurent semblant croire que quelquun dira lennui de leurs vies sans profondeur, de leurs univers noyés de souffrance et de rage.

Tu humes les fumées quexhalent leurs cœurs naïfs aux piétés exigües.

Tu connais le rythme lent des authentiques feux consumant la brindille et larbre le plus haut, créant des terres fertiles pour des pousses nouvelles aux senteurs ancestrales.

Ils ne verront jamais ces soleils.

Ceux que tu sens en toi comme des incendies dallégresse.

Il y a en toi une eau rouge que tes lèvres laissent apparaitre, une eau inconditionnelle.

Tu sais lusure, ce mouvement limitant ta vie et traçant le cercle parfait du cosmos.

Tu connais les espaces sans lieux et les temps hors de lHistoire.

LHistoire est morte soudainement dans léclair dun chaos, dune pensée brisée est né cet espace ponctué dimpossibles.

Ils risquent la folie en espérant la sagesse, il ny a en leur monde despérance et de convenances que des déçus, dune déception douloureuse et improductive.

Il y a chez eux une place pour chaque chose.

Le sage ne peut être quun fou fuyant ces lieux sans airs aux ivresses égales.

Il y a dans les bois sombres de ta montagne un ciel vert où les oiseaux chantent létrange plénitude dune perpétuelle oscillation.

La présence de lastre luminescent au-dessus de leurs têtes ne les invite pas au doute, ils dorment.

Lastre transperce leurs armures, une douleur pour ces guerriers, une douceur pour toi qui ne porte pas darmure laissant diffuser sa chaleur en ton âme.

Ils veulent thabiller du grotesque de leurs costumes sombres, ils souhaitent faire mourir leurs reflets en ton cœur.

Ils veulent saisir le sens de tes mots gravés dans le bois de lindicible.

Ils voudraient anéantir ta pensée trop puissante pour leurs vies désœuvrées.

Ils trichent pour agir, ils disent être la cause faisant de leffet une nourriture pour leurs égos complices.

Toi, ton esprit vole dans le ciel de ton indispensable déclin.

Ces disparus, ceux qui ont crus être tour à tour tes maitres et tes héritiers, se sont fourvoyés.

Ils ont pensés, dans leurs solitudes, pouvoir guérir une humanité malade de ses idéaux.

Une humanité où beauté et bonheur sont majuscules privant ainsi lexistence de sa pluralité.

Le vent crée des formes improbables.

Ils voient dans ces nuages des visages connus, des objets familiers, des fantômes.

Toi tu y vois lobscure clarté de la flamme vacillante dune bougie.

Dans ton sommeil ton âme encore reste ouverte bercée par les voix des êtres chers intégrant le roncier de tes rêves évanescents.

Eus sont lourd de larmes, ils font de leurs nuits de parfaits au-delàs.

Ils créent le vertige et la chute faisant de lirrésistible vide un cauchemar abêtissant.

Ils ont usés de leurs connaissances avec lexcès de leurs vanités.

Il y a au bout de tous leurs chemins la même odeur du mal-acquis.

Ils étouffent de leurs bras maigres les joies spontanées.

Tu sais combien les joies nont besoin de bras qui les enserrent.

Elles jouissent delles-mêmes et échauffent ton corps en séismes soutenus.

Ils sont dans le déni de leurs morts.

Tu nas pas besoin de pleurer, de crier, tu es en ton propre néant cette mort contre laquelle ils sinsurgent, criants à linjustice et pleurant à lenterrement de leurs désirs dimmortalités.

Célébrants leurs vies fades, ils sarment dimpatience et deviennent leurs propres meurtriers.

Tu as compris combien il est inutile de rassembler ces êtres en clamant : « humanité ! ».

Ils ne perçoivent pas lunicité pas plus quils ne voient la différence. Pour eux rien nexiste sinon le désir dêtre le centre intentionnel qui se meut dans leurs songes de gloire.

Ils trouvent beaux leurs édifices paroxysme de leurs vanités.

Tu les dis magnifiques car tu sais quils seront aussitôt le cimetière de leurs artifices.

Tu sais les richesses de linconnu qui se saisit lui-même se passant de ta voix.

Son chant emporte ta pensée sur de nouvelles terres. Ta mémoire sabsente, tu accueilles dans un instant la fulgurance de létrange.

Eux construisent des forteresses autour de leurs cœurs souffrants.

Ramenant constamment linconnu à du connu, létrange devient pour eux une musique assourdissante.

Tu sais quil ny a rien de moins intrusif que cette chaleur étrangère quabsorbe léternel de ton palais absent.

Tu connais cette colombe noire.

Eux la pensent blanche, dune blancheur immaculée.

Ils caressent cet oiseau avec la fièvre de lenvie lempêchant de voler vers les nids de son origine.

Cet oiseau, que tu es le seul à voir tel quil est, célèbre la beauté de limpuissance de tes aliénations.

Eux fêtent sans répit leurs aliénations, leurs yeux, toujours, sont ceux de leurs passés.

Ils se figent et senlisent dans le marécage de leurs ignorances.

Tu accueilles lobscurité du soleil en toi faisant ainsi surgir son éclat puissant.

Leur infinité de bâtisses pénètrent le ciel creux de leurs rêves de vies.

Toi, ta montagne invite le ciel à répandre des nuées détoiles apatrides sur ses flancs.

Ils réinventent leurs souvenirs en peuplant leurs solitudes et sacrifient leurs sentiments sur lautel de la raison.

Dans le creux de leurs blessures ils croient percevoir une miraculeuse lumière, ils sont submergés par leau noirâtre de leurs égos.

Tu connais lirradiante lumière émanant de chaque être.

Tu sais ta nature et quil ny a ni absolu ni centre.

Tes perceptions tu en fais don aux ruisseaux qui étanchent ta soif, à la forêt qui te nourrit de ses multiples chairs.

Ils sont bousculés par leur temps arbitraire qui détruit ce quil touche.

Toi tu nes jamais pressé, tu as vu lHomme enfanter ce sablier géant et faire abstraction des nuits éternelles du soleil éblouissant.

Eux ne voient quun soleil quotidien, la nuit ils sendorment sans navoir rien sentis ni limplacable gravité ni lapesanteur à la vue dun simple croissant de lune.

Ils croient connaitre ton âge.

Ils te disent vieux et fou.

Ils disent que tu idolâtres la barbarie dun monde sans lois et que tes jours sont des nuits sans étoiles.

Tu te réveilles chaque matin à laune dune vie nouvelle.

Tu sens au revers de ta peau toutes ces nuances qui galopent telle une horde de chevaux sauvage, à lextérieur se forment des arcs-en-ciel sans avenir.

Ils veulent apprendre de leurs passés et contrôler leurs avenirs, le présent provoque en eux craintes et désarroi.

Toi, tu sais que dans linstant qui se perpétue le sens est labsurde et na pas sa place, seule existe lexpérience dinteractions sans condition.

De rituels en rituels ils pensent célébrer la vie.

Tu sais quil nait nulle barrière à franchir, nulle séparation.

Ils croient lélévation possible vers les plus hauts sommets.

De leurs cordes et de leurs piolets ils salissent ta montagne et plantent par millions des drapeaux balayés par le vent chaud de lincertitude.

Tu sais quil ny a pas dendroit en ce monde sauvage où planter un drapeau, pas de lieu à sapproprier. Juste un espace aux noms multiples.

Ta montagne provoque en eux des désirs de conquêtes, tu nais maître en leurs yeux.

Tu sais quil ny a rien à gravir, chaque jour renaissant en haut de ta montagne. Tes essences font la richesse de tes vies inachevées.

Ils ne savent pas voir les magnifiques étrangers qui sagitent dans leurs intériorités.

Tu libères ces inconnus, à chaque instant leurs eaux torrentueuses sinvitent en toi transcendant ce monde aux figures éthérées.

Tu sais combien les luttes sont improductives.

Eux croient percevoir dans la lutte une victoire possible.

Ils ne savent pas.

Désœuvrés après la bataille, sous leurs armures lourdes et rigides sagitent alors leurs conflits intérieurs.

Jamais ils ne pourront vaincre car leurs esprits enfantent dinnombrables ennemis.

Tu as la claire vision de ta pluralité, sa sublimation fait naitre en toi la digne confiance.

Eux ne savent sabandonner, seules les animent des croyances aux morales infanticides.

Lexpression de ta puissance et sans déni et sans leurre.

Ils te croient immobile, stagnant dans leau croupie de lillusion.

Tu ne souffres pas car tu sais que lillusion nait de lattente, eux seuls la vivent jour après jour créant un monde hostile quenfle leurs désespoirs.

Tu sais que la grandeur na besoin de racines et que la source où tabreuver existe dans les hauteurs de ta sérénité.

Tu laisses à la nature le soin de te panser et de te réfléchir.

Eux ne savent quanalyser et ainsi dénaturent la réalité.

Ils ne voient pas la beauté de lusure, que la vie brille de sa magnificence.

Ils pensent leurs consciences immortelles.

Tu aimes ce soleil grandissant à mesure que tu déclines.

Tu sais quil nest point besoin de paradis, la nature tapporte les chairs nécessaires. Tu en apprécies les bienfaits et ses méfaits fortifient ton esprit.

Entre les infinis paradoxes et leurs points de ruptures, émerge le paradis de ta solitude.

Eux, ne connaissent que la douloureuse confusion simmisçant entre la pure harmonie et son objectivation.

Ils ont oublié quil ny a pas dobjectif à atteindre et pas dharmonie à épurer.

Ils veulent retrouver un état dêtre qui na jamais existé.

Tu vois sous le vert suant de la mousse un immense rocher fait de cavités brulantes, de torrents abyssaux, de fleurs hautes et sèches.

Tu vois ces merveilles, ton soleil accueille en un rayon dardé leurs couleurs et parfums.

Ils sont esclaves de leurs envies.

Dans leur attente se lit lobsession, lobsession comme un palliatif à la mémoire de leurs douleurs.

Tu connais lénergie. Dans ce mouvement la vision de tes entraves font la force de ta passion.

Eux ne voient pas leurs chaines ainsi leurs chaines sont leurs cécités, ils entendent seulement le désaveu de passions dévastées.


Ta montagne vit de ces corps pleins aux profondeurs vives et aux déliquescences terreuses.

Ils regardent ta montagne pelles et pioches en main, jamais ils ne se sépareront de ces armes car leurs âmes esseulées cherchent des eldorados.

Avec empressement, ils saignent cette terre, croyant trouver de lor et du diamant.

Ils disent rare lor et le diamant, ils ne voient pas la préciosité de cette terre, comme ils ne savent pas la singularité de chaque être.

Tu sais quil nait nul besoin de creuser, de déraciner, la rareté nait dès que ton regard séclate contre les éléments, lorsque les âmes se morcellent et vibrent à lunisson.

Ils vénèrent des dieux aux faces dhommes et aux mains tenant la hache démissionnaire de leurs angélismes.

Ils se concentrent en prières et en analyses en eux rien ne diffusent sinon le parfum des promesses déçues.

Tu es de ta montagne, roi, valet et vassal.

Tu lui offre ta vie, nourrissant ses nécessités.

Tu vois en elle ton image se disperser.

Tu ressens ce microcosme de pierres et de bois peuplé, où naissent des innocences où circule le sang des instincts et où meurt la ressemblance.

Tu sens au fond de toi quaucun enseignement ne peut donner la vie.

Leurs enseignements ne sont que déni de leurs finitudes.

Les paroles senfuient de ta bouche seule reste des sons, des musiques lointaines et prêtes pour lunion.

En transmettant leurs savoirs ils veulent asservir le mouvement.

Ils pensent soigner et guérir en tuant lêtre qui résonne.

Ils aplanissent les déluges en évitant de crier leurs silences.

Ils meurent pour des monuments sans mémoire.

Tu es à légal de ces beautés intuitives, un instinct chaud aux froideurs instigatrices.

Tu connais les instincts sans audace ils sont ta source et ton mouvement.

Tu sais le vif esprit de ta montagne, la grâce des chaos palpitant en son sein. Ils te font à chaque instant sortir de loubli.

Eux ne perçoivent que des structures et les font devenir systèmes. Vampirisant linsondable pour calmer leurs aigreurs.

Leurs logiques réactionnelles les arrachent à la liberté.

Ils ne voient que proies et prédateurs, victimes et bourreaux.

Tu vois dans cette inextinguible fête que nul na besoin de penser sa nécessité à vivre.
 

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