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Nouvelle En parlant un peu du sonnet (suite 6)

Peniculo

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En parlant un peu du sonnet (suite 6)

Le Bien et le Mal X



Il déposa Son sceau dans le creux de nos mains
Avant de fermer le Grand Livre du Monde
Qu'Il bénit par sept fois, liant la bête immonde
La privant de pouvoir jusqu'aux Temps de la Fin.

Comment imaginer les sombres lendemains,
Où les hommes issus de la terre féconde,
Formant sur la planète une infernale ronde
Y sèmeraient l'ivraie bien plus que le bon grain

Parce que toute vie est porteuse de mort,
Que le moindre bonheur secrète le remord
Et que toute clarté présage de la nuit.

Dieu ne voulu point nous laisser sans recours
A ce funeste sort Son regard s'attendrit,
Faisant naître en son cœur, la flamme de l'amour.

Le Don de l'Amour XI

Faisant naître en nos cœurs la flamme de l'amour
Le don mystérieux, la source adamantine,
Le ciel devenant bleu, la ramure églantine,
La lumière ruisselant de l'espace à l'entour.

Ce sentiment si fort qu'il nous prend sans détour,
Pour un geste ébauché, une moue enfantine,
Un regard caressant la bouche purpurine,
Les âmes éperdues s'égarent sans retour.

L'amour, la seule arme et l'unique défense
Contre la nuit amère où sombre la souffrance,
Le feu qui nous consume en la même douceur.

La Sourire de Dieu, fut comme un jour d'été,
Mais Son Front tout à coup devint triste et songeur
Puis nous fûmes plongés dans les eaux de Léthé.

L'Oubli XII

Puis nous fûmes plongés dans les eaux du Léthé.
Et l'homme s'éveilla dans la forêt première,
L'Eden n'existait plus, ni la rose trémière
Les ombres répandaient leur pâle nudité.

Des regards terrifiés fixaient l'immensité
Ponctuée de l'éclat d'étoiles serpentaires.
Dans l'espace désert, des êtres solitaires
Survivaient inconscients de leur identité.

Des primates debout, ils prirent l'apparence
Dieu avait-Il ici nié Sa ressemblance.
L'animal pour toujours s'inscrivait dans l'humain.

Bien des millions d'années ont accompli leurs cours,
Du tendre Paradis, s'est perdu le chemin
Depuis lors nous cherchons au fil ténu des jours.

La Quête XIII

Depuis lors nous cherchons au fil ténu des jours
Celui qui nous dira d'un mot ce que nous sommes
Ce vers quoi nous allons et d'où viennent les hommes
Autant d'opacités en notre amer séjour.

A la philosophie nous demandons secours.
Scrutant le ciel en vain, le savant astronome
N'a jamais expliqué notre univers en somme,
Et le vide a scandé les plus brillants discours.

Parce que la raison n'est pas la connaissance
Elle cerne le réel mais en masque le sens,
"On ne voit bien qu'avec le cœur "dit le poète*

Aux chemins de l'amour et de la vérité
Nous irons découvrir tout au bout de la quête
D'où nous vient ce désir, plein de félicité.


L'idéal XIV

D'où nous vient ce désir plein de félicité,
Méditait le vieil homme en regardant la mer
Embrasé chaque soir d'une gloire éphémère,
D'où nous vient de si loin, l'amour de la beauté.

L'idéal est en nous; secrète volupté
Qui élève les âmes au-delà de la terre.
O se laisse porter, créatures aptères
Par le souffle sacré de la Divinité.

Ainsi pensait le Sage en sa barque fragile
Remontant lentement d'une main malhabile
Les filets bien trop lourds à la fin d'une vie.

Alors la nuit tomba sur le Commencement,
Le vieil homme rêvait tandis qu'à l'infini
L'Esprit de Dieu flottait silencieusement.

Sonnet Maître XV

L'Esprit de Dieu flottait silencieusement
Contemplant l'univers en quête d'harmonie
Devant l'éternité que le temps nous dénie,
Pour un délire d'homme épris de firmament.

Ainsi le monde nu, trouva son fondement,
Dieu étant l'Officiant de la cérémonie
Il fit l'homme et la femme en glorifiant la vie,
Sanctifiant la Genèse en son commencement.

Pour nous léguer enfin de vivants parchemins
Il déposa Son sceau dans le creux de nos mains
Faisant naître en nos cœurs la flamme de l'amour.

Puis nous fûmes plongés dans les eaux du Léthé.
Depuis lors nous cherchons au fil ténu des jours,
D'où nous vient ce désir plein de félicité.


14- Le faux sonnet

Comptant un vers, ou plus, de trop c’est un écrit qui ne parait pas (du point de vue typographique) être un sonnet. Mais après « réarrangement des vers « on a la disposition

4+4+3+3

REMISE
 René Char (1907-1988)

Laissez filer les guides maintenant c'est la plaine
Il gèle à la frontière chaque branche l'indique
Un tournant va surgir prompt comme une fumée

Où flottera bonjour arqué comme une écharde

L'angoisse de faiblir sous l'écorce respire
Le couvert sera mis autour de la margelle
Des êtres bienveillants se porteront vers nous

La main à votre front sera froide d'étoiles

Et pas un souvenir de couteau sur les herbes
Non le bruit de l'oubli là serait tel

Qu'il corromprait la vertu du sang et de la cendre


Ligués à mon chevet contre la pauvreté

Qui n'entend que son pas n'admire que sa vue
Dans l'eau morte de son ombre.


15- Le sonnet élisabéthain

Il comporte 3 quatrains à rimes croisées, différentes à chaque quatrain, puis un distique final à rimes redoublées, ce qui donne le schéma (abab cdcd efef gg). Une autre forme possible est la suivante : (abab bcbc cdcd ee).

La forme shakespearienne est abab cdcd efef gg ou abba cddc effe gg. Cette dernière forme n'exige pas plus de deux mots rimant ensemble. Elle est donc d'une extrême simplicité, mais ne respecte pas la structure primitive.

Sonnet “ anglais” Publié sans titre, en 1887. S. Mallarmé


La chevelure vol d’une flamme à l’extrême
Occident de désir pour la tout déployer
Se pose (je dirais mourir un diadème)
Vers le front couronné son ancien foyer

Mais sans or soupirer que cette vive nue
L’ignition du feu toujours intérieur
Originellement la seule continue
Dans le joyau de l’œil véridique ou rieur

Une nudité de héros tendre diffame
Celle qui ne mouvant astre ni feu au doigt
Rien qu’à simplifier avec gloire la femme
Accomplit par son chef fulgurante l’exploit

De semer de rubis le doute qu’elle écorche
Ainsi qu’une joyeuse et tutélaire torche.
 
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