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Mer de Méthane- Jean Marie Beschemin
Je veux ce ciel immense de bleus herbages,
des prairies limpides médaillées de nuages.
La mer aux entrailles baignées de soleils
et des collines douces couronnées d'infini.
L'attente fut si grande dans la sombre laitance
de ma nef glacée aux défenses colossales.
J'y ai souvent semé de justesse, j'en tremble,
de méchants coups de vent habiles à m'échouer.
J'étais commotionnée, et l'âme défaillante
mais je suis re-née, cent fois , de ces disgrâces,
comme déligaturée de mes enfouissements.
Je perçois désormais le sens véritable
de cette orchestration aux violences inouïes.
Il fallait que s'ouvrent tant de portes
jusqu'aux brèches inconvenantes,
pour que ta lumière me corsète et m'aimante
dans un état de grâce que nourrit le désir.