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Prose Fantaisie

Loopy

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#1
La nuit était claire. On se serait cru en plein jour. Un jour grisonnant, certes, légèrement argenté même. Mais cette lumière à demi-teinte offrait à la campagne un manteau original, un maquillage étrange digne des plus mythiques contes. Il imaginait déjà les chevaliers chassant les sorcières à l'orée du bois, là bas des elfes nocturnes dansaient autour d'un feu blanchâtre dans leurs légers voilages blancs, tout en souplesse et volupté, des farfadets plus loin charmés par ce spectacle tombaient doucement amoureux… Tout ces Magiques enfantins qui peuplent le monde jusqu'aux âges de raison, âges auxquels ils disparaissent dans de ténébreux souvenirs. Il les entendait gémir au fond de son cœur, il les entendait pleurer leur captivité.

Marchant sur la route l'œil attiré par quelques fleurs dont on ne pourrait dire la couleur, un sourire béa aux lèvres, il savourait l'agréable friction de la terre sèche sous sa chaussure, le strident grésillement de quelques insectes nocturnes. La nuit éveillait une musicalité nouvelle à ce monde, encore méconnue, sur un rythme à la fois frénétique et calme. Fermant les yeux, il écouta, inspira la mélodie, et senti monter la fièvre fraîche des moments de bonheur incompris. Puis il s'enfonça plus loin, invisible à l'œil du dormeur. Un rire sonnant tel un écho parvint à sont oreille, et soudain, il n'entendit plus les grillons. Ils laissèrent place à une note pianistique, répétée. Le rire, était plus aiguë, semblait-il, Impromptu même, étrangement inexistant. Ses pas, les tambours des sabots chevaleresques ramenant quelques sorcières au bûché, soutenaient l'ensemble qu'ensuite le chant elfique venait parer de soie fine.

Il ferma les points pour ne pas perdre sa trouvaille, et couru chez lui. Il s'installa de devant son Piano, une plume à la main, rabaissa le pupitre au dessus de la table d'harmonie. De son encre noire un peu vieillie, il inscrivit alors soigneusement : «F. F. Chopin, Fantaisie Impromptue, Opus 66 ». Dans un sourire, le compositeur laissa parler la Folie qui l'habitait. Libérant les êtres enfermés dans ses confins, il les fit danser sur les touches noires et blanches. Des farfadets euphoriques dansent et s'enivrent entre les cordent du Piano. Les feux de la vie fantastique consument les âges. Dans un fumet de banquet, les chopes s'entrechoquent, les rires s'en mêlent, et la chaleur renait au fond de la nuit. Puis arrive une fée, gracieuse et majestueuse, elle danse doucement au clair de lune. Ses gestes, dans le silence, portent les sortilèges de d'une magie ancienne qui enchaine à elle les regards. Le temps lui-même s'est arrêté pour préserver ce passage. Mais quand soudain, la fée s'arrête, le monde reprend sa folie heureuse. On aurait alors pu voir de la couleur sur l'ivoire, si la lune ne s'était pas penchée, toute Argent, pour admirer l'artiste et ses muses jouant ensembles dans la pénombre nocturne.

Parfois la nuit, on peut apercevoir sur la tombe du Grand Homme, une Fée pleurant son ami.

 

ECNI

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#2
Belle histoire, joli voyage comme quoi la nuit tous les chats ne sont pas gris et certains chats chatoient comme d'autres guerriers, guerroient ...
 
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