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Poème Histoire

Gonzague

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#1
Histoire de monstre

Il me mange ! Je sens ses crocs me déchirer
Arracher de tendres, juteux morceaux de chair
Sa bouche est rouge de sang, ce sang aspiré
En de longs flots, pour lui, c’est un champ en jachère.

Il savoure et se délecte, un vrai gourmet
Prendre le temps de mâcher, digérer sa proie
Je crie de douleur, peu importe, désormais
Je connais mon sort, c’est finir en repas froid.

Soudain ! Un sursaut, un frisson, dans cet effroi
J’ouvre les yeux, je ne vois rien, le noir
Un noir total, je n’ai plus mal, je perds sang-froid
Et la vie, il me découpe à coup de hachoir !

Plus tard, le monstre a soif et veut boire du vin
Il faut l’élixir divin, cherche des amphores
Boit, des gouttes coulent sur sa peau lie-de-vin
Ivre, repu, le géant s’écroule et s’endort.

Horreur ! Mon esprit n’est pas mort ! Il est dans la tête
De l’ogre, c’est un cauchemar ! De la folie
Pure, partageant ses souvenirs d’assiette
De reliefs humains, purée et brocoli.

Malgré l’abjection, je sens chez le bâfreur
Un vrai don culinaire, pour les goûteux fumets
Mitonne en sauce, bras, jambes, ripailleur
Il aime la cervelle, le meilleur des mets !

Des cris, des hurlements transpercent la nuit noire
Les flambeaux crépitent, on peut sentir l’angoisse
Dans le regard des hommes, couteaux et hachoirs
Epées, faux, lances et arcs, ils sont partis en chasse.

A mort ! A mort ! Il faut tuer et trucider
Ce monstre, délivrer, nos femmes, nos enfants
Ecumez et traquez-le, pas de quartier
Il faut vaincre, avoir le châtiment triomphant !

La bête se terre, apeurée dans son antre
Près d’elle git un corps humain désarticulé
Le monstre est terrassé, un coup dans le ventre
Et les hommes nettoient les armes maculées !

Cruel chant de désespoir, plainte jusqu'au soir
L'animal gémit dans sa caverne infernale
Enchaîné par des fers, aucune échappatoire
Il se sent paria, il est un marginal !

La bête a été capturée lors d'une chasse
Le Maitre des lieux, en chasseur aguerri
A traqué jour et nuit, cette proie, qu'il pourchasse
Il fallait ce nouveau trophée, pour sa Seigneurie.
 
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