Hors ligne
J'écris à l'embrasure des portes,
à la portée des fenêtres.
Mes mots sont assis dans un pré,
tricotés de nuages et piquetés de brindilles.
Je viens d'une enfance silencieuse et transparente,
déroulée doucement sur un champ de laines et de feuilles.
Mes mots sont nés dessous l'oreiller,
dans les plis du sommeil.
Je suis une femme de bois gris
et de verdure froide.
Je chante à voix nue
dans la résonance des pierres.
Et je tiens la main de mes ancêtres
depuis les petites sources
des bois familiers.
Je t'accompagne,
toi qui es le dernier,
mon père,
sur ce chemin ultime
où ton souffle s'épuise.
Je mets tout mon amour
à soulager un peu
le poids de tes derniers jours.
L'oiseau chante à ta fenêtre,
te dit le printemps qui vient
et que tu ne verras pas,
mais dont tu te souviens.
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