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Conte La complainte des oeuvres d'art...

Cimart

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#1

La Complainte des Œuvres d’Art…


Deux sœurettes depuis longtemps artiste - peintre,
Un bon matin, avaient revêtu leurs fringues,
Pour balader leurs regards de grands critiques,
Dans le jardin de leurs œuvres d’art.
Elles discutaient parfois avec grande mimique,
Comment ajouter à ce jardin un peu de fard…

Soudain, un petit personnage, une fillette,
Sortit d’un tableau peint il y a longtemps,
Puis dit aux deux sœurettes timidement :
«Pourrais-tu recolorer mes jolies petites frisettes,
Le temps faisant son œuvre les a ternis»,
Dit-elle à l’une des sœurettes, l’air surpris…
«Pourrais-tu ajouter à mes cheveux un peu de gris»,
Dit un grand-père, émergeant d’un autre tableau,
«Ça fera du bien à mon allure, je serai plus beau»
Puis deux oiseaux sortirent, en virevoltant,
«L’une de mes ailes, dit l’un, vole difficilement,
Les plumes, à leur bout, manquent de colorant»,
« Et moi », dit un arbre, avec un air un peu fâché,
« Je ne suis pas content de ma terne parure,
Peint en automne, mes branches sont dépouillées,
J’aurais aimé qu’elles revêtent la tendre verdure,
D’un printemps qui annonce un très bel été… »

Tout à coup, tous les tableaux peints s’animèrent,
Exprimant, mécontent, diverses revendications,
Aux deux artistes qui les avaient ainsi fait naître…
« Holà », dirent les deux sœurettes, stupéfaites,
« Quel est ce boucan qui anime nos créations,
Nous vous avons peint honnêtement, à notre façon,
Avec nos cœurs, avec nos âmes, et non à l’aveuglette, »

« Oui, mais »…, dit une pauvre vieille grand-mère
Qui, jusque là, en silence, avait préféré se taire,
« Les dessins avec lesquels vous nous avez créés,
Les couleurs avec lesquelles vous nous avez exprimées,
Ne reflètent pas toujours vos premières idées,
Trop longtemps un tableau que vous avez commencé,
Dans le fond d’un placard, vous le laissez abandonner,
Alors, quand vient le temps d’en achever les coloris,
Les premières idées tombent dans le sombre oubli »…
« C’est vrai », dit l’arbre qui ne cessait de maugréer,
« Ma création était prévue pour exprimer le printemps,
Mais, quand, d’achever mon tableau, vous prirent le temps,
L’automne était déjà là et tout près de l’hiver arrivé,
Alors de ma verte et tendre parure, vous m’avez dépouillé »,
« Et moi , dit l’oiseau, si bien vous vous souvenez,
Vous avez cru que je pourrais facilement m’envoler,
Avec un bout d’aile aux plumes disproportionnées,
Vous n’avez pas eu la patience de bien la découper,
Depuis ce temps, je vole de travers , en virevoltant »…
Quand au grand-père, dont la sagesse transpirait,
Il ajouta : « Depuis tant et tant de temps que je suis fait,
Des rides se sont prononcés, et m’ont fait vieillir un peu,
Le temps a jauni le blanc de mes beaux longs cheveux,
Parce que vous avez oublié, par paresse, de retoucher,
La première allure que vous aviez, alors, voulu me donner »…,
« Enfin, dit la fillette, les couleurs ternes de mes frisettes,
A éloigné les regards qui me trouvaient si coquettes »…

« Très bien, très bien », dirent les deux sœurettes,
En ressortant leurs pinceaux, et leurs rondes palettes,
Réintégrer vos tableaux, nous allons vous redécorer,
Aidez-nous seulement à retrouver nos premières idées »…
Pendant des heures , des jours, des semaines, sans cesse,
Les deux sœurettes travaillèrent leurs œuvres d’arrache-pied,
Prenant bien soin d’écouter les doléances exprimées,
Par chacun des personnages et des êtres dessinés…
À l’un un peu de couleur et de fard fut ajoutés,
À l’autre l’ambiance générale de l’œuvre fut repensée,
Les longues frisettes de la fillette furent recolorées,
À l’arbre, on rajouta de grandes feuilles multicolores,
Qui lui font sentir que la saison automnale l’honore,
Au grand-père on ajouta du bleu à ses blancs cheveux,
Qui lui font voir son vrai visage un peu moins vieux,
Afin qu’il puisse continuer à faire de l’œil à la grand-mère,
Qui, avec grande sagesse, berce toujours sa petite misère,
Quant à l’oiseau, il prit fièrement un envol gracieux,
Virevoltant avec aisance dans le firmament des cieux…

Les deux sœurettes travaillèrent tant et si bien,
Qu’elles reprirent le goût de la création artistique,
Abandonnée depuis trop longtemps, sans soin,
De nombreux autres tableaux furent en production,
Et quand vint le temps d’en faire l’exposition,
Tous les personnages et les êtres si bien peints,
Exprimèrent leurs joies d’exister enfin….



Tous droits réservés
Jean-Marc Simard
(CIMART)







 
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#2
j'"ai ADORE.....ADORE ADORE.....Quelle belle idée de faire sortir tous ces personnages de leurs cadres!Comme j'aurai aimé écrire ce superbe texte!Je vais revenir,je pense le relire de nombreuses fois; Merci Poète,ce n'est que du plaisir! bonne fin de journée
 

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Cimart

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j'"ai ADORE.....ADORE ADORE.....Quelle belle idée de faire sortir tous ces personnages de leurs cadres!Comme j'aurai aimé écrire ce superbe texte!Je vais revenir,je pense le relire de nombreuses fois; Merci Poète,ce n'est que du plaisir! bonne fin de journée
Merci Loulette et bonne fin de journée à toi aussi...
 
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#5

La Complainte des Œuvres d’Art…


Deux sœurettes depuis longtemps artiste - peintre,
Un bon matin, avaient revêtu leurs fringues,
Pour balader leurs regards de grands critiques,
Dans le jardin de leurs œuvres d’art.
Elles discutaient parfois avec grande mimique,
Comment ajouter à ce jardin un peu de fard…

Soudain, un petit personnage, une fillette,
Sortit d’un tableau peint il y a longtemps,
Puis dit aux deux sœurettes timidement :
«Pourrais-tu recolorer mes jolies petites frisettes,
Le temps faisant son œuvre les a ternis»,
Dit-elle à l’une des sœurettes, l’air surpris…
«Pourrais-tu ajouter à mes cheveux un peu de gris»,
Dit un grand-père, émergeant d’un autre tableau,
«Ça fera du bien à mon allure, je serai plus beau»
Puis deux oiseaux sortirent, en virevoltant,
«L’une de mes ailes, dit l’un, vole difficilement,
Les plumes, à leur bout, manquent de colorant»,
« Et moi », dit un arbre, avec un air un peu fâché,
« Je ne suis pas content de ma terne parure,
Peint en automne, mes branches sont dépouillées,
J’aurais aimé qu’elles revêtent la tendre verdure,
D’un printemps qui annonce un très bel été… »

Tout à coup, tous les tableaux peints s’animèrent,
Exprimant, mécontent, diverses revendications,
Aux deux artistes qui les avaient ainsi fait naître…
« Holà », dirent les deux sœurettes, stupéfaites,
« Quel est ce boucan qui anime nos créations,
Nous vous avons peint honnêtement, à notre façon,
Avec nos cœurs, avec nos âmes, et non à l’aveuglette, »

« Oui, mais »…, dit une pauvre vieille grand-mère
Qui, jusque là, en silence, avait préféré se taire,
« Les dessins avec lesquels vous nous avez créés,
Les couleurs avec lesquelles vous nous avez exprimées,
Ne reflètent pas toujours vos premières idées,
Trop longtemps un tableau que vous avez commencé,
Dans le fond d’un placard, vous le laissez abandonner,
Alors, quand vient le temps d’en achever les coloris,
Les premières idées tombent dans le sombre oubli »…
« C’est vrai », dit l’arbre qui ne cessait de maugréer,
« Ma création était prévue pour exprimer le printemps,
Mais, quand, d’achever mon tableau, vous prirent le temps,
L’automne était déjà là et tout près de l’hiver arrivé,
Alors de ma verte et tendre parure, vous m’avez dépouillé »,
« Et moi , dit l’oiseau, si bien vous vous souvenez,
Vous avez cru que je pourrais facilement m’envoler,
Avec un bout d’aile aux plumes disproportionnées,
Vous n’avez pas eu la patience de bien la découper,
Depuis ce temps, je vole de travers , en virevoltant »…
Quand au grand-père, dont la sagesse transpirait,
Il ajouta : « Depuis tant et tant de temps que je suis fait,
Des rides se sont prononcés, et m’ont fait vieillir un peu,
Le temps a jauni le blanc de mes beaux longs cheveux,
Parce que vous avez oublié, par paresse, de retoucher,
La première allure que vous aviez, alors, voulu me donner »…,
« Enfin, dit la fillette, les couleurs ternes de mes frisettes,
A éloigné les regards qui me trouvaient si coquettes »…

« Très bien, très bien », dirent les deux sœurettes,
En ressortant leurs pinceaux, et leurs rondes palettes,
Réintégrer vos tableaux, nous allons vous redécorer,
Aidez-nous seulement à retrouver nos premières idées »…
Pendant des heures , des jours, des semaines, sans cesse,
Les deux sœurettes travaillèrent leurs œuvres d’arrache-pied,
Prenant bien soin d’écouter les doléances exprimées,
Par chacun des personnages et des êtres dessinés…
À l’un un peu de couleur et de fard fut ajoutés,
À l’autre l’ambiance générale de l’œuvre fut repensée,
Les longues frisettes de la fillette furent recolorées,
À l’arbre, on rajouta de grandes feuilles multicolores,
Qui lui font sentir que la saison automnale l’honore,
Au grand-père on ajouta du bleu à ses blancs cheveux,
Qui lui font voir son vrai visage un peu moins vieux,
Afin qu’il puisse continuer à faire de l’œil à la grand-mère,
Qui, avec grande sagesse, berce toujours sa petite misère,
Quant à l’oiseau, il prit fièrement un envol gracieux,
Virevoltant avec aisance dans le firmament des cieux…

Les deux sœurettes travaillèrent tant et si bien,
Qu’elles reprirent le goût de la création artistique,
Abandonnée depuis trop longtemps, sans soin,
De nombreux autres tableaux furent en production,
Et quand vint le temps d’en faire l’exposition,
Tous les personnages et les êtres si bien peints,
Exprimèrent leurs joies d’exister enfin….



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Jean-Marc Simard
(CIMART)







Magique. Je le relirai aussi
Merci cimart
Gaby
 

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Maître poète
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14 Août 2018
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#9
Subjugué, comme le regard de Lisa qui vit grâce à son créateur et toise en souriant...un écrit de toute beauté.
Bravo!
 
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