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Elle descendit du ciel
comète issue du chaos
faisceau d'étoiles anciennes
et les montagnes frémirent sous son pas
les chaînes rouillées crièrent à l’abandon
Les tyrans avaient bâti des empires de lois
des murailles de certitudes et de dogmes
mais elle vint nue sans bannière
avec le vent pour seule armure
On voulut la saisir
les rois tendirent des pièges d’or
les prêtres dressèrent des totems de vérité
mais la liberté ne se laisse pas sceller
dans les temples ni sur les trônes
Elle chevauche les tempêtes
parle la langue des volcans
et danse sur les cendres
de ce que l’on croyait éternel
Elle est née du gouffre
et surgit du sang noir du néant
pour marcher sur les os brisés du destin
Ses cheveux étaient faits de vents hurlants
et ses yeux de cendres célestes
Partout où elle posait le pied
les empires s’effondraient
les serments s’effaçaient
les dieux perdaient leur voix
Car nul nom ne la contient
nul tombeau ne la garde
Elle fut amante d’Héraclès
mère d’Antigone
et sœur maudite de Prométhée
Elle est la chute des citadelles intérieures
le glaive levé contre l’ordre du monde
Quand elle passe
tels les vents de l’aube
sur un vaste champ de ruines
le cœur se soulève
le ciel paraît plus haut
Celui qui l’embrasse
même s’il meurt sans tombe ni nom
est plus immortel
que mille rois couronnés de silence
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