Hors ligne
La main
seuil et portail de chair
par où l’invisible
prend forme
Elle naît du cœur
pensée incarnée
Chaque paume ouverte
est un autel discret
offert en partage
Dans la main
réside l’origine
la lumière modelée
la poussière éveillée
C’est par elle
que le monde fut touché
dans la nuit mystérieuse
de tous les commencements
Elle connaît les secrets
que le regard traverse
Elle cherche et reçoit
ce que l’âme ne dit pas
Elle bénit sans mots
diffuse un feu sacré
Dans le silence des rites anciens
on traçait le monde
du bout des doigts
comme on dessine le destin
sur la peau infinie du ciel
La main se fait passage
Elle lit et garde en mémoire
tous les frissons du monde
Et parfois
quand elle se pose
sans raison et sans peur
le mystère se souvient de lui-même