Hors ligne
L’apothéose d’un monde nouveau.
Aubagne, un beau matin, se réveillait surprise et vit là, à ses pieds un monde de silence, d’argile et de couleurs.
Un homme anéanti, les mains sur son visage, pleurait tout doucement devant son champ stérile. Une malédiction pesait sur son lopin rougeâtre. Il ne récoltait rien sur cette glaise infâme, pas même une herbe folle ou quelques pissenlits.
Il la prit dans ses mains, la suppliant peut-être, qu’elle lui donne un bien, un petit quelque chose. L’homme a serré si fort la matière visqueuse, qu’a jailli soudain un long ruban brun. Il le malaxait, surpris. Par un heureux hasard, il prenait forme.
Il vit, ses grands yeux ébahis, naître une figurine. Il façonnait un visage, une courbe, un sourire, l’habillait de coton de dentelles et de paille.
Les jours suivants, il en renouvelait mille fois l’expérience, avec plus d’attention, d’amour et de finesse. La terre enfin, aux centuples, lui rendait la sueur de son front et ses larmes amères.
Un Nouveau Monde voyait le jour…laissez-moi donc vous présenter, au cœur de la Provence à l’abri du mistral, au pays de Pagnol « le premier santonnier ».
Moi qui suis son amie, sa fidèle compagne et qui l’ai soutenu tout au long de sa vie, calmant ses inquiétudes et le portant aux nues, j’écoute attentive, au silence du soir battre son cœur comblé.
Les années lentement, du temps nous fait escorte et ma main dans la sienne nous vieillissons sereins. Les yeux figés vers l’horizon en ce soir de Noël, une à une s’éclaire les âmes des défunts. Là bas dans le vallon les bergers se réveillent, les cloches carillonnent et l’ange nous annonce… la naissance d’un roi.
Voilà mes chers amis, là, au pied d’un pays de mistral et cigales, de fifres et tambourins, tous réunis, dansent la farandole. J’entends chaque nuit la prière d’un homme, remerciant le ciel pour son champ stérile, qui, malgré sa froideur, donnait vie à de nombreuses figurines, appelées sans façon, « Les santons de Provence » que nous glorifions au décembre venu.
Margénye (Janine Ravel) février 2013.
Aubagne, un beau matin, se réveillait surprise et vit là, à ses pieds un monde de silence, d’argile et de couleurs.
Un homme anéanti, les mains sur son visage, pleurait tout doucement devant son champ stérile. Une malédiction pesait sur son lopin rougeâtre. Il ne récoltait rien sur cette glaise infâme, pas même une herbe folle ou quelques pissenlits.
Il la prit dans ses mains, la suppliant peut-être, qu’elle lui donne un bien, un petit quelque chose. L’homme a serré si fort la matière visqueuse, qu’a jailli soudain un long ruban brun. Il le malaxait, surpris. Par un heureux hasard, il prenait forme.
Il vit, ses grands yeux ébahis, naître une figurine. Il façonnait un visage, une courbe, un sourire, l’habillait de coton de dentelles et de paille.
Les jours suivants, il en renouvelait mille fois l’expérience, avec plus d’attention, d’amour et de finesse. La terre enfin, aux centuples, lui rendait la sueur de son front et ses larmes amères.
Un Nouveau Monde voyait le jour…laissez-moi donc vous présenter, au cœur de la Provence à l’abri du mistral, au pays de Pagnol « le premier santonnier ».
Moi qui suis son amie, sa fidèle compagne et qui l’ai soutenu tout au long de sa vie, calmant ses inquiétudes et le portant aux nues, j’écoute attentive, au silence du soir battre son cœur comblé.
Les années lentement, du temps nous fait escorte et ma main dans la sienne nous vieillissons sereins. Les yeux figés vers l’horizon en ce soir de Noël, une à une s’éclaire les âmes des défunts. Là bas dans le vallon les bergers se réveillent, les cloches carillonnent et l’ange nous annonce… la naissance d’un roi.
Voilà mes chers amis, là, au pied d’un pays de mistral et cigales, de fifres et tambourins, tous réunis, dansent la farandole. J’entends chaque nuit la prière d’un homme, remerciant le ciel pour son champ stérile, qui, malgré sa froideur, donnait vie à de nombreuses figurines, appelées sans façon, « Les santons de Provence » que nous glorifions au décembre venu.
Margénye (Janine Ravel) février 2013.