Hors ligne
L'eau
ne tient plus qu'à un fil
à peine noué aux pierres
ces âmes séculaires
dévêtues de leurs mousses
Elle se faufile jusqu'à disparaître
dans les plis profonds de la terre
devient un fin murmure
comme un secret mourant
Elle était jadis torrent ou rivière
chevelure abondante en cascades intrépides
Elle riait aux éclats dans les mains des enfants
leur offrant sa fraîcheur
en bouquets d'arc-en-ciel
Aujourd'hui
Elle n'est plus qu'un cruel mirage
au lointain des chemins craquelés
une perle rare au collier du vivant
L'eau
encre invisible
qui écrit l'avenir
précieuse fleur de brume
au ventre des forêts
et mémoire liquide
de nos origines
Il ne reste que le cri inaudible
des fontaines agonisantes
ce tragique silence qui tue
les villages brisés de chaleur
Et les champs en sommeil
serrés dans des draps de poussière
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