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Poème d'amour Le légende des Deux-Amants

Theysgeur-S

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#1
Il est une légende très ancienne qui m'est parvenue de génération en génération. Il est à mon tour à présent de vous la conter.
Au printemps, quand tout refleuri, jusqu'aux fleurs de l'Amour, par Déméter et Aphrodite; brille, la nuit, la première étoile, dès que le char solaire de Phoebus franchit l'horizon pour se noyer vers la grotte de Thétys. Cette étoile est celle qui étincelle toute la voûte céleste.
Un jeune homme, venant d'avoir la toge de la virilité, passionné d'étoiles, en tomba fou d'amour. Dès qu'elle pointe son nez, il accourt, sort de sa villa et la contemple toutes les nuits. Il l'a nomma Debbra: "l'Abeille de la Nuit qui perce les cieux de son éternel dard argenté".
Notre jeune fougueux, amoureux, se prénommait Silvanus. Un nouveau couple était né sous les astres nocturnes, petits boutons blancs de fleurs de la nuit.
Mais il y a des nuits chargées d'immenses mystères. Noires et profondes, ou claires et fantomatiques, dont même l'éclat de l'étoile ne peut briser. Tantôt chargées de pluie, tantôt de vents et de tempêtes lointains d'Eole, tantôt encore de néant et de jalousie. Alors notre héros pleurait toutes les nuits sombres et ajoutait plus de tristesse à ce triste amour. Et de là-haut, l'Etoile Debbra entendait les lamentations de son jeune amant et pleurait avec lui, mêlant à la pluie des perles argentées d'étoile.
Alors, le lendemain, elle convia son oncle Phoebus qui lui aussi pleurait encore sur le tragique destin de son fils Phaethon. Elle invita en plus Eole aux mille vents, la Nuit et tous les autres étoiles, astres et constellations. Elle leur demanda de chasser aux uns les nuages sombres ou clairs; aux autres de mettre leurs plus belles parures du soir et à la déesse amoureuse et aux amants qu'ils fassent briller de leur philtre les yeux du jeune amant inconsolable, ainsi que de faire battre d'amour son coeur et qu'elle cache son aveugle fils aux légères flèches.
C'est lorsque le char doré de Phoebus quitta les cieux et que vînt celui de la blême Artémis accompagnée du long voile de la nuit, perlé de milliards de diamants, que commença le bal de l'Univers.
Sous le lustre universel de la Nuit, dansaient tous les convives de la Reine Debbra: Chiron galopait dans les cieux en compagnie de Pégase; Orion chassait et le Lion et le Lièvre; le Lion qui chassait lui-même les moutons nocturnes avec Eole... Puis, le concert débuta lorsqu'Orphée monta à cette fête pour y jouer de sa lyre aux cordes étoilées. Alors, les astres filants et les comètes s'entrechoquèrent et firent pleuvoir de fines particules dorées et argentées dans tous les cieux, tel un véritable feu d'artifices. Même la Terre tremblait et semblait s'approcher des astres et de l' "Abeille de la Nuit", attirée sûrement par les douces mélodies du lyrique poète et chanteur. Ce-dernier chantait d'ailleurs de nombreux chants d'amour, ceux pour sa tendre Eurydice. La longue Nuit fut satinée comme si Phoebus brillait lui-même; on se serait cru en plein jour, même si ce-dernier faisait parti du complot divin, il ne se leva pas cette nuit. La Nuit étalait sa longue voilure pendant deux jours.
Pendant deux jours, qui devinrent deux nuits, on ne vît le Soleil. Les étoiles faisaient un concours d'éclat, montrant tour à tour leur scintillement distinct, leurs parures colorées: la Nuit se peignait alors de diamants étoilés, tantôt roses, tantôt bleus, tantôt argentés, tantôt dorés... Mais ce concours était déjà perdu de toute avance, car rien ni personne ne pouvait et ne peut égaler l'éclat éternel chatoyant de la Reine de la Nuit: "l'Abeille nocturne", la belle et ravissante Etoile du soir et du matin, l'Etoile Debbra.
Silvanus, voyant cela, tomba à la renverse dans les hautes herbes. Aphrodite fit tombée alors des larmes le long de ses joues rouges, qui se changèrent en pluie lorsqu'elles quittaient la surface corporelle divine. La déesse les mélangea avec son philtre d'Amour à base de pommes d'or et de fleurs de pervenche. Alors les yeux de notre jeune amant brillèrent de mille feux, tout autant que la lumière de Debbra, car c'était Elle qui se reflétait dans ses prunelles.
Mais finalement, au bout de ces deux nuits, Phoebus réapparut comme prévu dans les cieux et réarpenta le chemin de sa course céleste avec son char doré. Quand vînt le jour, Silvanus pour toujours pensera à Debbra, lui écrivant des poëmes, des sonnets en son nom et en celui de l'Amour. Il les envoya ensuite sur l'autel du temple d'Aphrodite, et c'est ainsi qu'on connaît à présent son histoire.
Mais un jour, ou plutôt une nuit, on ne le trouva plus en sa demeure, ni dans la ville. On dit que les dieux, ayant pris pitié des deux amants, grâce à Aphrodite, l'appelèrent dans l'Empyrée. Il se leva de la Terre, ses bras et ses jambes s'allongèrent et se transformèrent ainsi que sa tête et son corps. Il devînt étincelant, lui qui était si sombre d'être loin de son amante, et devînt une étoile, allant tranquillement et amoureusement vers sa Debbra en tendant ses deux bras éclatants. Il alla à proximité de son "Abeille de la nuit", tellement proche que vus de la Terre, ils ne forment qu'une seule, unique et immense étoile, suspendue dans les cieux et brillants encore plus que la Lune, même entière, ainsi que toutes les étoiles réunies.
A eux deux, ils forment une constellation: celle des Deux-Amants. Chaque nuit, ils se retrouvent et se serrent, s'étreignent et s'embrassent et embrasent d'amour tous les voyants de la Terre.
Ma légende enfin contée, je me retire les retrouver, mais n'oubliez pas une chose mes amis: nous sommes tous faits de particules d'étoiles et d'amour faites pour un jour briller.


A ma douce et belle étoile de l'Ether, ma Deborahdorée, mon Ether-nitescent, mon Ether-nité...
 

Arthémis

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#3
Bonjour, un peu long en guise de lecture, cependant on y trouve une écriture soignée :)
 

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