Hors ligne
Remorse by Salvador Dali
L’œil en accroche-cœur
Le discours prédateur
Des manières élégantes
Quelques chinoiseries
Versées comme un opium
Aux effets sulfureux
Sous la liqueur miellée
Une grande intelligence
Des caprices étranges
D’inédites beautés
Qui tout d’abord dérangent
Puis vous laissent enflammée
De venimeux baisers
Que courrouce une broutille
Et le désir moisit
car le vice s’engendre
Si l’amante est gentille
A tous vœux consentante
Il n’y a pas plus doux
gracieux, attentionné
Mais si la belle se fait
Un tant soit peu rétive
La souillure et l’injure
S’invitent en épouvante,
Pleuvent alors en salves
Le feu, le fer, le fouet
Et vous n’êtes plus rien
Vous qui étiez son tout
La merveille rêvée
Et l’ange immérité
La menace est jetée
Pour vous assujettir
On vous assène aussi
Les bontés innombrables
dont vous fûtes l’objet
pour vous tenir captive
débitrice à jamais
Envolée l’éloquence
Les mots sont crans d’arrêt
La raison se disloque
Par tant de cruauté
Et le piège se referme
De velours et d’acier
Le zéphyr et la bise
y soufflent en alternance
détruire tout-à-fait
priverait de jouissance
Ainsi se crée la faille
On vous vole votre vie
Le monstre en sa folie
Frustré de tant de choses
Ne vous montrera plus
Que son visage haineux
Il dérobe la lumière
Qu’il jalouse en votre âme
Vampirise vos rêves
en éteint chaque flamme
Il faut par tous moyens
Le fuir incessamment
Incapable d’amour
Son dessein est infâme
L’issue sera le drame
Car dans ce cœur vautour
Il n’y aura de place
Que pour l’ignominie