Hors ligne
Le vent qui passe n'a pas d'ombre,
il remue de ses ailes immenses
rameaux et feuilles en épissures.
Flot artériel dans les roseaux,
son grand poitrail est plein d'essences,
d'anciens murmures, d'amères cendres.
Il siffle aux fêlures de la pierre,
aux crêtes vives des montagnes.
Chiffonne le ciel dans son errance,
fait grelotter les eaux frigides,
échiquetant lunes et soleils
en fils d'or et damiers d'argent.
Le vent qui passe livre bataille
dans le fouillis de mes cheveux.
Il fait de moi une sauvageonne,
jupon gonflé comme une voile.