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LES EXILES
Combien sont-ils,
ces étrangers, ces exilés,
à parcourir routes et chemins,
à sombrer dans l'oubli.
L'oubli de leur vie.
Leur vie,
des pas dans la neige,
effacés par la mitraille de la guerre.
La guerre les a transformés
en pantins vêtus de chiffons,
marionnettes humiliées
par des puissances d'abominations.
Tant de petits bonheurs détruits,
dessins d'enfants, photos d'antan,
souvenirs éparpillés aux quatre vents,
pour tenir, la mémoire s'enfuit.
L'amour à bout de bras, avancer pas à pas,
guérir du poison de la haine.
Continuer le combat,
pour surmonter ses peines.
Les anciens meurent d'épuisement,
de chagrin, trop de personnes,
perdues dans l'enfer du temps.
La faim, la soif,
sont leur quotidien,
leurs membres moulus,
des souffrances du soir au matin.
La peur les accompagne.
Ils pensent,
leurs pas sont peut-être perdus ?
Avancer, trouver un pays de cocagne.
Il en est ainsi depuis la nuit des temps,
des mains cruelles, poupées cassées pour la gloire,
existences massacrées, pouvoirs effrayants.
Pat
