Hors ligne
J'essaie de combler le vide
entre les gens que j'aime
entre les lieux où l'herbe repousse
parfois mauvaise et indomptée
Je cherche la clarté éphémère des regards
dans les restes d'enfance
de chacun d'entre eux
A peine si je puis leur murmurer
des mots de renaissance
Ils ont le coeur ceint de trop de fatigue
pour m'entendre
Je suis la rumeur heureuse
qui monte à leurs lèvres sèches
d'être toujours scellées
et s'offre en cascades de baisers
Il y a hélas trop de trous
dans leur mémoire
j'essaie de les combler
de rêves moins inquiets
J'apaise leurs peurs
qui ronronnent trop fort
Je laisse du vide dans mes paroles
pour qu'ils y glissent leurs propres désirs
même si j'ai ce sentiment de pas grand-chose
et de presque rien
Mais moi
qui se soucie
de mes siècles de silence
qui vient m'extraire de ma nasse d'ombre ...