Hors ligne
On avance sans retour
dans les terres anciennes
guettant le cri imprenable
des fantômes terrifiants
Nos visages prisonniers
des geôles de fatigue
Les chairs endurcies
impénétrables à la pluie
Nos empreintes poudreuses
soulèvent le salpêtre
des feuilles amoncelées
sur les rives incertaines
du ruisseau fracassé de pierres
La nuit est accablante
Elle est immense et rogue
funeste jusque dans l'échancrure
de ses transparences illusoires
Tu tiens ma main
Tu la serres au point de la douleur
Ta force décuplée
se propage à tout mon être
La montagne vient à nous
à chaque pas chaque saut
Le ciel entonne son chant sauvage
Les Maudits sont à nos trousses
nous flairent tels des limiers impitoyables
Ma main est dans la tienne
Nos souffles n'en font qu'un
pour combien de temps encore ...