Hors ligne
La dame en noir était là, patiente, elle attendait son tour pour cueillir la vie
Je voyais les vastes plaines fumantes où se trouvaient les louves hurlantes
Inaccessible et intouchable, elle me laissait immobile et transi
La sauvage en robe sombre, au regard perçant, se posait là, effrayante
Plantée sur le rocher, elle protégeait sa descendance, sa progéniture
L’animal dans son instinct de survie, m’observait comme si j’étais son ennemi
L’infatigable chasseur des contrées, voyait que je n’étais pas de cette nature
L’Homme n’est pas le meilleur prophète en cet endroit, il n’est que partiellement admis
D’un œil aiguisé elle observait le moindre de mes gestes, la moindre des peurs
Pourtant, ma présence en ce sein, n’était conditionnée qu’en tant qu’observateur
Comment faire comprendre à cette créature, que jamais, je ne lui ferais de mal
Se faire accepter sans bouger, sans menace, rester figé tel un végétal
Je ne veux pas tenter de m’approcher, je veux continuer à la respecter
Elle la protectrice, la matrice, celle qui a donné naissance à la vie
Un spectacle tellement extraordinaire, que j’ai senti mes yeux en pleurer
Le soleil pointait son nez et libérait les brumes humides de la vallée
Au loin, résonnaient doucement les chants d’oiseaux, accompagnés de vols libres
Je reconnaissais distinctement les Pics Noirs, ainsi que les Milans Royaux
La forêt épaisse et verdoyante est un sanctuaire des équilibres
Un mélange harmonieux des variétés animales, vivantes sous le même joyau
Les années ont forgé une terre paradisiaque, où règnent les louves
La dame met bas dans le secret de sa tanière cachée, telle une poule qui couve
Les millénaires ont creusé la roche pour en faire une saine source
Coule l’eau aux reflets de diamants, sur des rochers de mousses où vont les ours
Je sens les odeurs de bruyères mélangées à la fraicheur de la rosée ambrée
Je respire cette nature comme mon rêve qui devient réalité
Que fais-je ici ? si ce n’est qu’assouvir un songe d’enfant, devenu adulte
Mais que l’instant est grandiose, unique, mon petit cerveau est en tumulte
En immersion totale, en imprégnation sauvage je me sens comme un loup
L’Homme a conquis nos terres pensant être, sans jamais qu’il se désavoue
Analysant le moindre bruit suspect le plus petit des mouvements m’entourant
Je suis l’homme perdu devenu Canis lupus, condamné en animal errant
*´¨)
¸. •´¸. •´¨) ¸. •*¨)
(¸. •´ (¸. •´ (¸. •*´¯`*•> CHARLY
