Hors ligne
Seul face à l’absence.
Sous la petite lampe qui éclaire faiblement le papier blanc un insecte tourne fou.
Je tourne fou.
Te vois telle que je t’ai toujours devinée.
Et je dévide mille fils qui sont comme des ombres devenues taches sur le papier.
Des mots comme des araignées.
Des toiles où se prend ton ombre. C’est peu.
Ce soir j’ouvre encore la boîte.
Celle aux souvenirs.
Je te dis les mêmes âneries pour entendre ton rire encore.
J’écrase l’insecte – un papillon noir – du plat de la main. Taches sur le papier.
Et je pense à toi.
Je t’écris j’aime tes jambes avec ou sans bas. Et je te vois danser.
Je te sais légère. Je sens aussi la légèreté de ce billet. Inutile et bien vain.
Comme le papillon voletant furibond que je viens d’achever.
Léger.
Je te vois telle que je t’ai toujours désirée. Belle.
Et j’ouvre grand la boîte.
J’ai encore ce souffle au visage qu’on disait plaisamment notre vent d’amour.
Et tes grimaces devant la glace que de ton rouge à lèvres nous maculions de formules puériles
ou de vers volés aux poètes mineurs.
Ce devait être en mai l’an passé…
J’aimerais te retrouver
Comme du temps où tu collectionnais les fleurs séchées, me lisais à voix haute les nouvelles de Carver ou Pynchon ;
Comme du temps où nous allions au cinéma voir des films idiots en V.O. quand de tes mains tu me masquais l’écran ;
Comme du temps où je te donnais des surnoms niais que je piochais au hasard dans un vieux Larousse aux pages illustrées ;
Te retrouver ainsi.
Comme du temps où tu étais vivante !
Il me faut dorénavant recoller des morceaux, recoudre des lambeaux et mentir pour te poursuivre.
Maintenant…
Maintenant, je n’achève que les papillons.
Les lettres tout entières à toi ne se finissent pas.
Rien ne sépare.
Quand mille fils ceux-là indéfectibles nous lient.
Et plus que dans la petite boîte près de la petite lampe…
Et plus que sous chaque mot fragile comme la toile de l’araignée
Dans toute la résonance d’un silence
La terre l’air la mer le ciel
Dans tous les feux
Tout ce qui est et tout ce qui sera
Belle et vivante à jamais… près de moi
Sous la petite lampe qui éclaire faiblement le papier blanc un insecte tourne fou.
Je tourne fou.
Te vois telle que je t’ai toujours devinée.
Et je dévide mille fils qui sont comme des ombres devenues taches sur le papier.
Des mots comme des araignées.
Des toiles où se prend ton ombre. C’est peu.
Ce soir j’ouvre encore la boîte.
Celle aux souvenirs.
Je te dis les mêmes âneries pour entendre ton rire encore.
J’écrase l’insecte – un papillon noir – du plat de la main. Taches sur le papier.
Et je pense à toi.
Je t’écris j’aime tes jambes avec ou sans bas. Et je te vois danser.
Je te sais légère. Je sens aussi la légèreté de ce billet. Inutile et bien vain.
Comme le papillon voletant furibond que je viens d’achever.
Léger.
Je te vois telle que je t’ai toujours désirée. Belle.
Et j’ouvre grand la boîte.
J’ai encore ce souffle au visage qu’on disait plaisamment notre vent d’amour.
Et tes grimaces devant la glace que de ton rouge à lèvres nous maculions de formules puériles
ou de vers volés aux poètes mineurs.
Ce devait être en mai l’an passé…
J’aimerais te retrouver
Comme du temps où tu collectionnais les fleurs séchées, me lisais à voix haute les nouvelles de Carver ou Pynchon ;
Comme du temps où nous allions au cinéma voir des films idiots en V.O. quand de tes mains tu me masquais l’écran ;
Comme du temps où je te donnais des surnoms niais que je piochais au hasard dans un vieux Larousse aux pages illustrées ;
Te retrouver ainsi.
Comme du temps où tu étais vivante !
Il me faut dorénavant recoller des morceaux, recoudre des lambeaux et mentir pour te poursuivre.
Maintenant…
Maintenant, je n’achève que les papillons.
Les lettres tout entières à toi ne se finissent pas.
Rien ne sépare.
Quand mille fils ceux-là indéfectibles nous lient.
Et plus que dans la petite boîte près de la petite lampe…
Et plus que sous chaque mot fragile comme la toile de l’araignée
Dans toute la résonance d’un silence
La terre l’air la mer le ciel
Dans tous les feux
Tout ce qui est et tout ce qui sera
Belle et vivante à jamais… près de moi