Hors ligne
L'Évadée du Harem
Au jardin secret du sérail
Une odalisque danse nue
Sans bijoux d’or ni de corail
Ne gardant pour seule tenue
Qu’un voile fin sur ses seins pâles
Où de fines perles de pluie
Font de chatoyantes opales
Tandis qu’elle tourne dans la nuit
...
Circassienne au teint de lait
Raptée de quelque voïvodie
Elle est captive en ce palais
Enfer aux airs de paradis
Elle fut, encore adolescente
Maudite de trop de beauté
Jetée en pâture, innocente
Elle découvrit la cruauté
Un triste jour, elle fut choisie
Elle avait à peine quinze ans
On prévint avec courtoisie
La jeune vierge en lui disant
Celle qui refuse son tour
Ou bien qui attente à ses jours
Sa famille en paiera le prix
Ses pleurs étouffèrent ses cris
...
Alors elle est venue ce soir
L’orage s’annonce sublime
Enfin elle danse avec l’espoir
De ne plus être une victime
Et que les siens soient épargnés
Elle volte et l’air, soudain, vibre
Son bras se tend au ciel igné
Eblouissement !... Elle est libre
Epilogue
Un eunuque vit au matin
Le corps foudroyé de la fille
Et fasciné par son destin
Fit faire un don à sa famille
Gao T. Kanth
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illustration originale de l'auteur
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