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- LE KREMLIN BICETRE
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Ayez pitié des lits des auberges de passage,
Vous, amants de deux heures sur matelas usés,
Par vos brutales étreintes, et vos à-coups en rage,
Qui font crier les bois, les ressorts des sommiers.
Combien de corps pêle- mêle ont – ils du accueillir,
Durant vingt ans de bons et de loyaux services,
Sans se plaindre de leur sort du meilleur et du pire,
En supportant le diable, et tous ses maudits vices.
Si ces antiquités pouvaient, la plume manier,
Ils en auraient des pages à raconter, des scènes,
De jambes emmêlées, et de reins chevauchés,
De quoi rendre jaloux les producteurs obscènes.
Ayez pitié des lits qui ne croient plus en rien,
Qui entendent jurer, amour, fidélité,
Et ces phrases répétées par le même vaurien,
A une autre rêveuse, qu’il a su attraper.
Que dire de ces fantasmes, exercés sous les draps,
Sans pudeur pour ces meubles, qui en ont tellement vus,
Et qui craquent de douleur sous l’excédent de poids
Des multiples partenaires, échauffés par le rut.
Ils ont de quoi envier, ces lits -fils d’ébénistes,
Les froides couches de pierre, vestiges de Pompéi,
Couchées par le pinceau d’un des clients artistes,
Et qui offraient longue vie à la pro- literie.
Rien ne vaut le confort de la mousse des bois,
Sous les branches du chêne, sous les yeux de la pie.
En reste – t – il encore, de ces forêts de rois,
Les derniers rescapés des fabricants de lits ?
Vous, amants de deux heures sur matelas usés,
Par vos brutales étreintes, et vos à-coups en rage,
Qui font crier les bois, les ressorts des sommiers.
Combien de corps pêle- mêle ont – ils du accueillir,
Durant vingt ans de bons et de loyaux services,
Sans se plaindre de leur sort du meilleur et du pire,
En supportant le diable, et tous ses maudits vices.
Si ces antiquités pouvaient, la plume manier,
Ils en auraient des pages à raconter, des scènes,
De jambes emmêlées, et de reins chevauchés,
De quoi rendre jaloux les producteurs obscènes.
Ayez pitié des lits qui ne croient plus en rien,
Qui entendent jurer, amour, fidélité,
Et ces phrases répétées par le même vaurien,
A une autre rêveuse, qu’il a su attraper.
Que dire de ces fantasmes, exercés sous les draps,
Sans pudeur pour ces meubles, qui en ont tellement vus,
Et qui craquent de douleur sous l’excédent de poids
Des multiples partenaires, échauffés par le rut.
Ils ont de quoi envier, ces lits -fils d’ébénistes,
Les froides couches de pierre, vestiges de Pompéi,
Couchées par le pinceau d’un des clients artistes,
Et qui offraient longue vie à la pro- literie.
Rien ne vaut le confort de la mousse des bois,
Sous les branches du chêne, sous les yeux de la pie.
En reste – t – il encore, de ces forêts de rois,
Les derniers rescapés des fabricants de lits ?