Hors ligne
Loups
Ils traversent les bois sombres, ces spectres insaisissables
Évaporations d'ombres, indifférents aux fables
Ils se glissent dans les nuits, et coulent au creux des pistes
Sur des chemins qui fuient, et qui pourtant existent
Dans des yeux d'ambre et d'or, ou jamais ne se meure
La confiance des aurores, luisent des feux de vigueur
Souples fourrures cendrées, qui coupent la pénombre
Dans un silence feutré, s'entrelacent sans encombres
Filant au fond des vals, ou parcourant les crêtes
Leur présence animale, plongent les bêtes en alerte
Et lorsque les lisières, s'ourlent de frêles rosées
Que perce la lumière, à travers les futaies
Les fantômes de la nuit, ont déjà disparu
Et reste une trace de vie, dans la boue parcourue