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Poème Ma destinée

EricB

Grand poète
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31 Décembre 2018
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Un homme
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#1
Ma destinée

A la manière d'Alexandre Pouchkine


Il allait fier et plein d’ardeur,
D’idées, de rêves et d’ouvrages.
La vie ouvrait son jeune cœur
A d’autres lieux, d’autres rivages.

Mais il tremblait, n’en doutez pas,
Ce cher Eric, à chaque pas!
Pour seul trésor et pour bagage
Sa thèse en poche…et le bel âge!

Parachuté dans un hameau
De moins de six cent pauvres âmes,
Loin de la ville et de ses drames,

Il espérait, ce parigot,
Etre toubib à la campagne.
Sa vocation devînt un bagne!

Notre jeune homme, encore novice,
Avait passé des jours, des nuits,
Parmi les livres, les amphis,
Sans véritable amour ni vice.


Les facultés n’ont plus les leurs
A libérer des bleus en fleur!

C’était un pur esprit de science…
…Mais il manquait d’expérience…

Désir, orgueil et religion
S’entrechoquaient sous sa casquette
Le torturant comme un esthète
Qui cherche en lui des solutions.

La peur au ventre était son maître :
Il exerça sans le paraître…

En trois mois, quelle ambition!
Il eût la force et le courage
En lui d’apaiser les orages
Et nourrir ses prétentions :

Ne pas regarder en arrière,
Fondre chaque heure à la prière.

De jour en jour, passent les ans,
Le doux rêveur devînt ardent!

Il ne possédait rien qu’une âme
Emplie, au fond, d’immense foi ;
En son esprit ne faisaient lois
Ni mauvais sang, ni petits blâmes
Que l’on rencontre au coin des nuits :
– Le Tentateur est fort aussi! –

Qu’il fut heureux ou qu’il fut triste,
Il accueillait dès le matin,
Avec un sourire, chacun.
Douleur, ô muse de l’artiste,
Compagne intime de ses chants,
Tu ne gagnas jamais souvent!…

Pour notre médecin si sage,
Humble rêveur sur son nuage,
Savoir écouter restera
Une leçon du bel éclat.

La maladie, ombre plaintive,
Vomissait cris, angoisse et pleurs,
Océan vide et sans couleurs
Sur ses pensées aux calmes rives…

Tous les soirs, il partait marcher
Dans le soleil, le vent, la pluie,
Par les sentiers et les prairies
Sifflotant parmi les ruchers.

La nature ouvrait son ornière
A la candeur, si coutumière,
De ce jeune homme original
Qui vivait seul, dans les lavandes,
Un poète empli de Nerval,
Et des Chimères qui l’attendent!

La solitude est comme une arme
Qui peut détruire ou reconstruire…
…Eric avait dû la séduire ...
Avant qu’une autre le désarme!…

Et puis, le Temps s’arrête un jour,
Un temps d’espoir - un jour de grâce? -
Un désir de femme qui passe…
…Et qui détruit tout alentour.

Elle était blonde, elle était belle,
Comme au printemps cette hirondelle
Qui ne pense plus qu’à garder
Son beau trésor avant l’été.

On embobine et puis on file
Le parfait amour, le bonheur,
On construit du rêve « haut les cœurs »
Quand les amis tournent leur bile!

Le meilleur d’entre eux le supplie
D’ouvrir les yeux sur sa Marie!

Eric se perd, n’écoute pas.
Aveugle et sourd, il se débat
Dans son amour. En elle, il croit :
Les amoureux sont seuls au monde,
La clientèle aussi qui gronde
Et ne sait plus, pour qui, pourquoi?

Il ne voit pas tout ce qu’il laisse,
Cette sérénité l’oppresse…
Lorsque d’autres l’envieraient tant!
Partir, il va…Tourne le vent…

Quand la spirale de la vie
Emporte un être sans espoir,
Comme une enfant qui croit savoir
Et se donne à tous, étourdie…


Les mots sincères, les mots durs,
Ne peuvent pas atteindre l’âme.
Il lui faut le temps et l’air pur
Pour décanter l’esprit des femmes!

Sur un coup de tête, il partit
Vers la montagne, sans ami.
Et dix années, soudain, passèrent
Dix années riches… de poussières…
Et de gens fades ou niais,
Gonflés d’orgueil ou bien de vide!

Pourtant, jamais il n’oubliait,
Son cœur ne prenait une ride.

Le doux passé ne peut s’enfuir,
Il n’est, hélas, qu’un souvenir! …


 
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21 Octobre 2018
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Je suis
Une femme
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#2
Ma destinée

A la manière d'Alexandre Pouchkine

Il allait fier et plein d’ardeur,
D’idées, de rêves et d’ouvrages.
La vie ouvrait son jeune cœur
A d’autres lieux, d’autres rivages.


Mais il tremblait, n’en doutez pas,
Ce cher Eric, à chaque pas!
Pour seul trésor et pour bagage
Sa thèse en poche…et le bel âge!


Parachuté dans un hameau
De moins de six cent pauvres âmes,
Loin de la ville et de ses drames,


Il espérait, ce parigot,
Etre toubib à la campagne.
Sa vocation devînt un bagne!


Notre jeune homme, encore novice,
Avait passé des jours, des nuits,
Parmi les livres, les amphis,
Sans véritable amour ni vice.


Les facultés n’ont plus les leurs
A libérer des bleus en fleur!


C’était un pur esprit de science…
…Mais il manquait d’expérience…


Désir, orgueil et religion
S’entrechoquaient sous sa casquette
Le torturant comme un esthète
Qui cherche en lui des solutions.


La peur au ventre était son maître :
Il exerça sans le paraître…


En trois mois, quelle ambition!
Il eût la force et le courage
En lui d’apaiser les orages
Et nourrir ses prétentions :


Ne pas regarder en arrière,
Fondre chaque heure à la prière.


De jour en jour, passent les ans,
Le doux rêveur devînt ardent!


Il ne possédait rien qu’une âme
Emplie, au fond, d’immense foi ;
En son esprit ne faisaient lois
Ni mauvais sang, ni petits blâmes
Que l’on rencontre au coin des nuits :
– Le Tentateur est fort aussi! –


Qu’il fut heureux ou qu’il fut triste,
Il accueillait dès le matin,
Avec un sourire, chacun.
Douleur, ô muse de l’artiste,
Compagne intime de ses chants,
Tu ne gagnas jamais souvent!…


Pour notre médecin si sage,
Humble rêveur sur son nuage,
Savoir écouter restera
Une leçon du bel éclat.


La maladie, ombre plaintive,
Vomissait cris, angoisse et pleurs,
Océan vide et sans couleurs
Sur ses pensées aux calmes rives…


Tous les soirs, il partait marcher
Dans le soleil, le vent, la pluie,
Par les sentiers et les prairies
Sifflotant parmi les ruchers.


La nature ouvrait son ornière
A la candeur, si coutumière,
De ce jeune homme original
Qui vivait seul, dans les lavandes,
Un poète empli de Nerval,
Et des Chimères qui l’attendent!


La solitude est comme une arme
Qui peut détruire ou reconstruire…
…Eric avait dû la séduire ...
Avant qu’une autre le désarme!…


Et puis, le Temps s’arrête un jour,
Un temps d’espoir - un jour de grâce? -
Un désir de femme qui passe…
…Et qui détruit tout alentour.


Elle était blonde, elle était belle,
Comme au printemps cette hirondelle
Qui ne pense plus qu’à garder
Son beau trésor avant l’été.


On embobine et puis on file
Le parfait amour, le bonheur,
On construit du rêve « haut les cœurs »
Quand les amis tournent leur bile!


Le meilleur d’entre eux le supplie
D’ouvrir les yeux sur sa Marie!


Eric se perd, n’écoute pas.
Aveugle et sourd, il se débat
Dans son amour. En elle, il croit :
Les amoureux sont seuls au monde,
La clientèle aussi qui gronde
Et ne sait plus, pour qui, pourquoi?


Il ne voit pas tout ce qu’il laisse,
Cette sérénité l’oppresse…
Lorsque d’autres l’envieraient tant!
Partir, il va…Tourne le vent…


Quand la spirale de la vie
Emporte un être sans espoir,
Comme une enfant qui croit savoir
Et se donne à tous, étourdie…



Les mots sincères, les mots durs,
Ne peuvent pas atteindre l’âme.
Il lui faut le temps et l’air pur
Pour décanter l’esprit des femmes!


Sur un coup de tête, il partit
Vers la montagne, sans ami.
Et dix années, soudain, passèrent
Dix années riches… de poussières…
Et de gens fades ou niais,
Gonflés d’orgueil ou bien de vide!


Pourtant, jamais il n’oubliait,
Son cœur ne prenait une ride.


Le doux passé ne peut s’enfuir,
Il n’est, hélas, qu’un souvenir! …


Rnee
Gaby
Bel écrit offert là et si reel
Merci Eric
Bonne jou
 
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