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Poème d'amour Ma pomme d'amour liquoreuse

Oiseau Lyre

Poète confirmé
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18 Décembre 2019
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93
Je suis
Une femme
Hors ligne
#1
Je me sens poignardé par toi mon ennemi
Ton fantôme, ton esprit, il hante mes journées
Et il détruit, sans cesse, mes matins, et mes nuits
Par ton cadran infâme aspirant mes années.

Tu distilles ta sève en puisant dans mon corps
Mon effluve de vie en sécrétant mon vin
Mon liquide vermeil pour un grand cru de mort
Où mon tombeau sera ce contenant alvin.

Mon étiquette est claire, j’en ai pour quelques mois
Avant de trépasser en étant périmé
Où dès qu’un œnologue, à son nez, m’étaiera
Je n’aurais plus l’odeur de ma saveur fruitée.

Je briserais les sens sous ma robe écarlate
De ce savant qui me portera à sa bouche
Ma robe n’étant plus apte en sa teinte mate
A faire voyager, son esprit, vers mes souches.

Je ne danserai plus lorsqu’il agitera
Son verre, pour m’inspecter, sous toutes mes coutures
Avant de me mâcher, où il grimacera
Sous ma saveur amère au bon goût d’ossature.

Ma récolte a péri au sein de mon vignoble
En ce poudrin opaque aux flocons éternels
Et sous ma chair foncée en mes senteurs ignobles
Mon domaine a fait d’un hypogée ses parcelles.

Ceci sera un an bien triste et meurtrier
On m’a mis en bouteille alors que le bilan
Etait clair, sous mon teint, j’étais un avarié
Qui allait faire échouer et couler mes parents.

Puis de mon contenant, en bouchant mon tombeau
On me mit en cave où, ce sombre cimetière
Sera mon dernier âtre où en ce noir caveau
J’agoniserais en cette obscure civière.

J’empoisonnerais les connaisseurs qui voudront
M’humer pour me noter mais déchanteront vite
Sous ma lie qui sera la pâte et l’émulsion
Parapheuse, sans recourt, d’un testament tacite.

L’âge avait eu raison de mon morose sort
Et contrairement à mes frères rougeoyants
Je ne suis parvenu à bonifier cet or
Perçu comme un écrin soulevant nos élans.

Je ne peux escorter ces exquises calanques
De façon mélodieuse en ma région natale
Encrassant mon couffin, bourguignon, par un manque
Mutant dans ma poitrine en un poignard spectral.

Le vide a eu raison de ma constitution
En faisant de mon être un obscur encensoir
Où mes parfums mourront en cette dépression
Par ce kilométrage expulsant mes espoirs.

Si fébrile, si instable, et emplie d’émotions
J’avais compris pourquoi je n’avais pas muri
Mes hivernales pleurs ayant rompu l’union
Afin que le tanin, en mon âme, ne s’allie.

J’étais loin d’être le grand cru tant convoité
Je n’étais que mélasse en ma valse glacée
Qui reflétait sans mal ma trahison damnée
Déshonorant le seing de mon cocon fané.

Plus du tout concentré sur mon art viticole
J’avais l’esprit ailleurs, à mille lieux de là
En concentrant mes sens sur un nouvel alcool
De cidre pommelé des senteurs d’autrefois.

Je voulais retrouver ce fruit que j’adulais
Afin de le marier à ma robe rosée
Pensant à tout ce temps perdu à tout jamais
Où j’aurais pu l’étreindre en mon courant rythmée.

Ici, je ne peux plus, travailler ma palette
Eloigner de ma source au souffle intarissable
D’inspiration qui hante inconsciemment ma tête
Où mes propriétés deviennent insociables.

Je souhaiterais revoir ce parfum de Bretagne
Où son poudrin salin s’accordait joliment
Avec mon caractère en ces sols de Cocagne
Pour appéter mes chants de son jus élégant.

On a su, de concert, entre nos deux couleurs
Assortir notre pulpe afin de nous parer
D’un renouveau prospère, ou chacun, par son cœur
A pu lui restituer sa musicalité.

Nos senteurs, nos saveurs, illustrant notre terre
Ont su se concilier en un apport savant
Où nos goûts si distincts en alchimie sincère
Ont su s’harmoniser pour un amour fervent.

En priant de revoir ce Soleil apicole
Ce scintillant breuvage au flacon mellifère
Où ta liqueur accorde à mon cep un bémol
Nous délectant d’un rêve aux romances solaires.

Oiseau Lyre.
 
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ECNI

Grand poète
Inscrit
26 Juillet 2018
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Localité
Narbonne
Je suis
Un homme
Hors ligne
#2
Je me sens poignardé par toi mon ennemi
Ton fantôme, ton esprit, il hante mes journées
Et il détruit, sans cesse, mes matins, et mes nuits
Par ton cadran infâme aspirant mes années.

Tu distilles ta sève en puisant dans mon corps
Mon effluve de vie en sécrétant mon vin
Mon liquide vermeil pour un grand cru de mort
Où mon tombeau sera ce contenant alvin.

Mon étiquette est claire, j’en ai pour quelques mois
Avant de trépasser en étant périmé
Où dès qu’un œnologue, à son nez, m’étaiera
Je n’aurais plus l’odeur de ma saveur fruitée.

Je briserais les sens sous ma robe écarlate
De ce savant qui me portera à sa bouche
Ma robe n’étant plus apte en sa teinte mate
A faire voyager, son esprit, vers mes souches.

Je ne danserai plus lorsqu’il agitera
Son verre, pour m’inspecter, sous toutes mes coutures
Avant de me mâcher, où il grimacera
Sous ma saveur amère au bon goût d’ossature.

Ma récolte a péri au sein de mon vignoble
En ce poudrin opaque aux flocons éternels
Et sous ma chair foncée en mes senteurs ignobles
Mon domaine a fait d’un hypogée ses parcelles.

Ceci sera un an bien triste et meurtrier
On m’a mis en bouteille alors que le bilan
Etait clair, sous mon teint, j’étais un avarié
Qui allait faire échouer et couler mes parents.

Puis de mon contenant, en bouchant mon tombeau
On me mit en cave où, ce sombre cimetière
Sera mon dernier âtre où en ce noir caveau
J’agoniserais en cette obscure civière.

J’empoisonnerais les connaisseurs qui voudront
M’humer pour me noter mais déchanteront vite
Sous ma lie qui sera la pâte et l’émulsion
Parapheuse, sans recourt, d’un testament tacite.

L’âge avait eu raison de mon morose sort
Et contrairement à mes frères rougeoyants
Je ne suis parvenu à bonifier cet or
Perçu comme un écrin soulevant nos élans.

Je ne peux escorter ces exquises calanques
De façon mélodieuse en ma région natale
Encrassant mon couffin, bourguignon, par un manque
Mutant dans ma poitrine en un poignard spectral.

Le vide a eu raison de ma constitution
En faisant de mon être un obscur encensoir
Où mes parfums mourront en cette dépression
Par ce kilométrage expulsant mes espoirs.

Si fébrile, si instable, et emplie d’émotions
J’avais compris pourquoi je n’avais pas muri
Mes hivernales pleurs ayant rompu l’union
Afin que le tanin, en mon âme, ne s’allie.

J’étais loin d’être le grand cru tant convoité
Je n’étais que mélasse en ma valse glacée
Qui reflétait sans mal ma trahison damnée
Déshonorant le seing de mon cocon fané.

Plus du tout concentré sur mon art viticole
J’avais l’esprit ailleurs, à mille lieux de là
En concentrant mes sens sur un nouvel alcool
De cidre pommelé des senteurs d’autrefois.

Je voulais retrouver ce fruit que j’adulais
Afin de le marier à ma robe rosée
Pensant à tout ce temps perdu à tout jamais
Où j’aurais pu l’étreindre en mon courant rythmée.

Ici, je ne peux plus, travailler ma palette
Eloigner de ma source au souffle intarissable
D’inspiration qui hante inconsciemment ma tête
Où mes propriétés deviennent insociables.

Je souhaiterais revoir ce parfum de Bretagne
Où son poudrin salin s’accordait joliment
Avec mon caractère en ces sols de Cocagne
Pour appéter mes chants de son jus élégant.

On a su, de concert, entre nos deux couleurs
Assortir notre pulpe afin de nous parer
D’un renouveau prospère, ou chacun, par son cœur
A pu lui restituer sa musicalité.

Nos senteurs, nos saveurs, illustrant notre terre
Ont su se concilier en un apport savant
Où nos goûts si distincts en alchimie sincère
Ont su s’harmoniser pour un amour fervent.

En priant de revoir ce Soleil apicole
Ce scintillant breuvage au flacon mellifère
Où ta liqueur accorde à mon cep un bémol
Nous délectant d’un rêve aux romances solaires.

Oiseau Lyre.

Là tu as fait dans la longueur ... jamais je ne saurait en faire autant ... mais ça vaut le déplacement ...
 

Oiseau Lyre

Poète confirmé
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18 Décembre 2019
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147
Points
93
Je suis
Une femme
Hors ligne
#3
Là tu as fait dans la longueur ... jamais je ne saurait en faire autant ... mais ça vaut le déplacement ...
C'est vraiment touchant merci ! Contente que cela vous ai plu, et oui la longueur est une chose que j'ai beaucoup de mal à gérer, donc c'est d'autant plus touchant. ^^'
 

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