Hors ligne
Mab Elhad publie son premier recueil
Et si la première parole était « Kaulu la mwando »
‘’ Je ne suis pas allé à la poésie, c’est la poésie qui est venue à moi’’ L’aveu lui a glissé innocemment entre les doigts lors de la présentation, le 10 février 04, de son premier recueil, « Kaulu la mwando », littéralement première parole.
L’Adjudant – Chef Mab Elhad entretient avec la poésie, une relation quasi charnelle « L’homme ne fait que des vers, c’est le cœur qui est poète ».
Écrits entre 1980 et 2002, les trente six poèmes du recueil « puisent dans l’identité comorienne » pour donner «une poésie engagée (…), car le poète n’est pas un prophète, mais un messager… qui mène un combat pour l’épanouissement de certaines valeurs et d’un certain idéal auxquels il croit »
Poète éclectique, son inspiration surplombe le quotidien qu’il côtoie, l’amour forcément, et la femme évidemment, insolite « Ma Rémanence »
En qui date, cet amour primevère,
Chrysalide du bonheur oh ma rémanence !
A toi mon prisme, je te dédie ces vers ;
……………………………………………
Ils sont écrits en lettres indélébiles,
Sur la face abstrait du silence,
Le désir de justice qui l’habite l’amène à des « imprudentes » incursions dans le politique. Ainsi « La crise » sur le séparatisme « C’est difficile d’écrire hors de son temps, en tout cas moi je reste fidèle à mon temps» dit – il comme pour s’excuser.
Son préfacier, le poète et écrivain Aboubacar Said Salim, dit n’avoir « jamais cessé de [se]demander comment on pouvait porter l’uniforme et être poète en même temps» Interrogation insidieuse et lancinante. « Dites-moi ce qui interdit un gendarme d’être poète, ou l’inverse »laissant aux autres le soin de tracer la frontière entre «les deux rives d’une rivière qui baignent dans la même eau sans jamais se toucher, mais sans lesquelles la rivière n’existerait pas», répond-t-il, l’air plutôt amusé qu’agacé… … … ….
L’on oublie un peu vite qu’avant de visser son képi sur le crâne (un hommage appuyé à son chef de l’époque le Colonel Abdourazak), Mab (initiales de son nom Mohamed Abdérémane Boina) a été conducteur Agricole. La – culture à MTV et à La Gazette Des Comores c’est lui, lui le passionné de photographie et de calligraphie, qui a pour ami un certain Medass présent dans la salle «…… juste là pour soutenir mon ami, lui manifester mon amitié……»
Mab–Elhad est multiple: gendarme, poète, poète et/ou gendarme, artiste calligraphe ou photographe, au choix -
Sinon les deux à la fois. Multiple en tout cas.
Je revendique mon indianometissage,
Bantou Arabe
……………………………………………
Je suis l’indianométis
Créolophones, mélano-africain
Descendant du capricorne
La différence des cultures me construit,
Les croyances qui me fondent tissent
Un monde composite
Tête le même sein
Sur cette mer des indes
Gendarme – poète, il est l’un et l’autre et passe de l’un à l’autre, comme il passe du français au comorien «pour valoriser notre langue, pour une passerelle entre le français et le comorien.
Tu es femme, nourrissant de tes seins,
Dialectes, patois ou accents de terroir;
Langue!…… populaire ou argot jusqu’au bilinguisme……
Entre l’oral et l’écrit» et cela donne parfois une curieuse symphonie:
Mwamba nambé,tsamba mwambé,
Batsamba mwamba yamba
Hamba nguro hamba.
Et c’est ainsi que la parole est donnée
Avant qu’elle ne s’envole, volée par le vent,
Vers d’autres destinées, n’étant nulle part écrite.
Sha nawatsodohamba
ba owamba tsamba wa heza mwamba!
Parce que parole est source de querelles.
………………………………………………………………………
Sha na watsodohamba owendza zohamba
Car je cours après la vérité de quelques mots dits.
Dans «Porte», le poème qui ouvre le recueil, Mab Elhad s’interroge…………
O porte ! Tu restes bien millénaire,
Témoin du temps qui s’écoule
Et des générations qui se suivent
De l’histoire tu reçois ta part……
L’enfant qui franchit le seuil………
L’adulte qui passe……………
Espèrent tous un lendemain meilleur.
Il s’interroge et doute sur l’absence de perspective.
Mes maux résultent de l’absence d’horizon.
Quémander ne me dit rien.
Si le gendarme n’a plus rien à prouver, quand au poète, lui il n’a certainement pas fini de nous surprendre. Mab Elhad n’exclut pas de tâter de la fiction romanesque. Pourquoi pas.
ABOUBACAR M'changama
Correspondant de l'AFP aux Comores
In Revue Archipel
Et si la première parole était « Kaulu la mwando »
‘’ Je ne suis pas allé à la poésie, c’est la poésie qui est venue à moi’’ L’aveu lui a glissé innocemment entre les doigts lors de la présentation, le 10 février 04, de son premier recueil, « Kaulu la mwando », littéralement première parole.
L’Adjudant – Chef Mab Elhad entretient avec la poésie, une relation quasi charnelle « L’homme ne fait que des vers, c’est le cœur qui est poète ».
Écrits entre 1980 et 2002, les trente six poèmes du recueil « puisent dans l’identité comorienne » pour donner «une poésie engagée (…), car le poète n’est pas un prophète, mais un messager… qui mène un combat pour l’épanouissement de certaines valeurs et d’un certain idéal auxquels il croit »
Poète éclectique, son inspiration surplombe le quotidien qu’il côtoie, l’amour forcément, et la femme évidemment, insolite « Ma Rémanence »
En qui date, cet amour primevère,
Chrysalide du bonheur oh ma rémanence !
A toi mon prisme, je te dédie ces vers ;
……………………………………………
Ils sont écrits en lettres indélébiles,
Sur la face abstrait du silence,
Le désir de justice qui l’habite l’amène à des « imprudentes » incursions dans le politique. Ainsi « La crise » sur le séparatisme « C’est difficile d’écrire hors de son temps, en tout cas moi je reste fidèle à mon temps» dit – il comme pour s’excuser.
Son préfacier, le poète et écrivain Aboubacar Said Salim, dit n’avoir « jamais cessé de [se]demander comment on pouvait porter l’uniforme et être poète en même temps» Interrogation insidieuse et lancinante. « Dites-moi ce qui interdit un gendarme d’être poète, ou l’inverse »laissant aux autres le soin de tracer la frontière entre «les deux rives d’une rivière qui baignent dans la même eau sans jamais se toucher, mais sans lesquelles la rivière n’existerait pas», répond-t-il, l’air plutôt amusé qu’agacé… … … ….
L’on oublie un peu vite qu’avant de visser son képi sur le crâne (un hommage appuyé à son chef de l’époque le Colonel Abdourazak), Mab (initiales de son nom Mohamed Abdérémane Boina) a été conducteur Agricole. La – culture à MTV et à La Gazette Des Comores c’est lui, lui le passionné de photographie et de calligraphie, qui a pour ami un certain Medass présent dans la salle «…… juste là pour soutenir mon ami, lui manifester mon amitié……»
Mab–Elhad est multiple: gendarme, poète, poète et/ou gendarme, artiste calligraphe ou photographe, au choix -
Sinon les deux à la fois. Multiple en tout cas.
Je revendique mon indianometissage,
Bantou Arabe
……………………………………………
Je suis l’indianométis
Créolophones, mélano-africain
Descendant du capricorne
La différence des cultures me construit,
Les croyances qui me fondent tissent
Un monde composite
Tête le même sein
Sur cette mer des indes
Gendarme – poète, il est l’un et l’autre et passe de l’un à l’autre, comme il passe du français au comorien «pour valoriser notre langue, pour une passerelle entre le français et le comorien.
Tu es femme, nourrissant de tes seins,
Dialectes, patois ou accents de terroir;
Langue!…… populaire ou argot jusqu’au bilinguisme……
Entre l’oral et l’écrit» et cela donne parfois une curieuse symphonie:
Mwamba nambé,tsamba mwambé,
Batsamba mwamba yamba
Hamba nguro hamba.
Et c’est ainsi que la parole est donnée
Avant qu’elle ne s’envole, volée par le vent,
Vers d’autres destinées, n’étant nulle part écrite.
Sha nawatsodohamba
ba owamba tsamba wa heza mwamba!
Parce que parole est source de querelles.
………………………………………………………………………
Sha na watsodohamba owendza zohamba
Car je cours après la vérité de quelques mots dits.
Dans «Porte», le poème qui ouvre le recueil, Mab Elhad s’interroge…………
O porte ! Tu restes bien millénaire,
Témoin du temps qui s’écoule
Et des générations qui se suivent
De l’histoire tu reçois ta part……
L’enfant qui franchit le seuil………
L’adulte qui passe……………
Espèrent tous un lendemain meilleur.
Il s’interroge et doute sur l’absence de perspective.
Mes maux résultent de l’absence d’horizon.
Quémander ne me dit rien.
Si le gendarme n’a plus rien à prouver, quand au poète, lui il n’a certainement pas fini de nous surprendre. Mab Elhad n’exclut pas de tâter de la fiction romanesque. Pourquoi pas.
ABOUBACAR M'changama
Correspondant de l'AFP aux Comores
In Revue Archipel