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Rêve fleuri s’en va-t’ en guerre
Ce soir le ciel est doux il s’est paré de parme,
Un peu de gris pastel rehausse sa toilette.
Le soleil s’est couché, lui offrant tout son charme,
Ses reflets gentiment lui font tourner la tête.
C’est la fin de l’été qui étire son aile,
Le géranium s’effeuille il pleure sa beauté.
L’œillet s’est endormi au pied de la margelle,
Le cyclamen naissant jubile de fierté.
Septembre m’appartient, j’ai attendu mon heure,
Le sous bois m’attendait, me voilà guilleret !
Le premier champignon m’avait pris pour un leurre
« Devant moi voulez-vous ôter votre béret ! »
J’ôterais mon béret même pas pour la reine
Marguerite est son nom, bien moins fière que toi,
Passe donc ton chemin, tu vois bien que tu gênes
Les houx te piqueront, ils sont rois de ces bois.
Le cyclamen n’a plus qu’à rengainer sa frime.
Au loin l’on entendit monter un chant pieux
Une armée de colchiques au bord de la déprime
Recherche des amis pour partir avec eux.
Aller où mes seigneurs ? Pour partir à la guerre,
Contre le cyclamen qui se dit bien plus beau !
Plus beau que vous grand Dieu, vous plaisantez j’espère ?
Dit le vieux géranium sorti de son tombeau.
C’est ainsi que l’on vit un beau matin d’automne,
Une armée bien fleurie, marchant d’un pas vaillant.
Se mêlant au cortège un drôle de bonhomme
Le faisan de ces lieux, de mille feux brillant.
« Ce soir au fond des bois tout est devenu calme, l’armée s’est endormie, s’est achevé mon rêve ! »
Margénye Septembre 2017.