Hors ligne
Un samedi soir sur la Terre.
En ces temps de fin du Monde, chacun se concentre sur ses propres misères.
Explosent messages de haine et de rancœur, peur de l'autre et sentiment d'abandon.
Ils pleurent leur liberté frustrée, ceux qui depuis toujours suivent comme des moutons.
Collés à leur carré virtuel, ils observent ce qu'ils pensent avoir perdu.
Ils oublient qu'ils ont depuis longtemps placé un à un les barreaux de leur propre prison.
Ils s'indignent de ne plus pouvoir fouler une herbe dans laquelle hier encore ils jetaient négligemment leurs déchets.
Ils crient au scandale quand on leur interdit de voir des proches dont ils ne prennent plus de nouvelles qu'à l'occasion.
Ils s'horrifient de découvrir les failles d'un système qu'ils ont contribué à ériger.
Ils cherchent un bouc émissaire dans une responsabilité qu'ils partagent tous.
Ils applaudissent gentiment sur leurs balcons, pensant se dédouaner de leurs années d'indifférence.
Ils découvrent avec stupéfaction que leurs actes ont des conséquences.
Ils apprennent qu'ils ne sont pas tout-puissants et que le monde ne s'arrête pas à leur personne.
Ils versent leurs larmes sur les oubliés des temps modernes, ceux qui leur sont invisibles car ils ne veulent pas les voir.
Ils ouvrent les yeux sur une réalité qu'ils oublieront bien vite sitôt libérés de leur confinement forcé.
Samedi soir, et les Hommes s'ennuient sur la Terre.
Nous sommes les Artisans de notre propre destruction.
28/03/20
En ces temps de fin du Monde, chacun se concentre sur ses propres misères.
Explosent messages de haine et de rancœur, peur de l'autre et sentiment d'abandon.
Ils pleurent leur liberté frustrée, ceux qui depuis toujours suivent comme des moutons.
Collés à leur carré virtuel, ils observent ce qu'ils pensent avoir perdu.
Ils oublient qu'ils ont depuis longtemps placé un à un les barreaux de leur propre prison.
Ils s'indignent de ne plus pouvoir fouler une herbe dans laquelle hier encore ils jetaient négligemment leurs déchets.
Ils crient au scandale quand on leur interdit de voir des proches dont ils ne prennent plus de nouvelles qu'à l'occasion.
Ils s'horrifient de découvrir les failles d'un système qu'ils ont contribué à ériger.
Ils cherchent un bouc émissaire dans une responsabilité qu'ils partagent tous.
Ils applaudissent gentiment sur leurs balcons, pensant se dédouaner de leurs années d'indifférence.
Ils découvrent avec stupéfaction que leurs actes ont des conséquences.
Ils apprennent qu'ils ne sont pas tout-puissants et que le monde ne s'arrête pas à leur personne.
Ils versent leurs larmes sur les oubliés des temps modernes, ceux qui leur sont invisibles car ils ne veulent pas les voir.
Ils ouvrent les yeux sur une réalité qu'ils oublieront bien vite sitôt libérés de leur confinement forcé.
Samedi soir, et les Hommes s'ennuient sur la Terre.
Nous sommes les Artisans de notre propre destruction.
28/03/20