Hors ligne
Si j’étais un café soupirant sa fumée
Naîtraient ses volutes à l’ombre de doux baisers
Se mettant à valser pour les cœurs enivrer
De la vénusté du temps en volupté.
Si j’étais une tasse bordée de carmin
En compagnie de ses petits et grands délices
Non loin d’un thé embaumant la fleur de jasmin
Ne serait alors sa soucoupe que caprice !
Si j’étais un jardin où sourdent des fontaines
Arrosant ses allées du soir au doux matin
S’offriraient les fleurs de tilleul et la verveine
Au silence contemplatif de leur écrin.
S’en iraient chanter les oiseaux sous cet éden
Dans le sillage de leurs capiteux parfums
Sous l’or d’une flamme d’été aussi soudaine
Que l’allégresse d’un calme si souverain.
Si j’étais une église parée d’une Vierge
Présidant une magnifique procession
Sourirait sa Madone à une allée de cierges
Sous une couronne d’or pendant l’Assomption.
Si j’étais l’une des chutes du Niagara
Ondulerait sa chevelure d’une joie
Sur laquelle fleurirait un blanc camélia
Que lui envieraient celles du lac Victoria.
Si j’étais un de ces beaux oiseaux de parade
Sur le bleu indigo des flots crêtés d’écume
Lui seraient chantées de superbes sérénades
Lui hérissant le duvet coloré des plumes.
Si j’étais un océan sous l’aube d’argent
Se noyant tout le jour dans une gouache cyan
Et s’étendant le soir sous le drap d’un volcan
Y simulerait l’eau de la nuit le néant.
S’y plairaient les couleurs fidèles à l’arc-en-ciel
Fleurissant depuis l’Orient jusque l’Occident
Sous des teintes irisant les lueurs du soleil
Pour aimer le soleil du levant au couchant.
Pour aimer le soleil du levant au couchant.
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