Poème Sombres époques

La plume jaune

J’ai donc pris la route avec mes amis les mots
Chassés de toutes parts, on nous crachait dessus
Etions traités pire que des animaux
Quelquefois battus, frappés à coups de massue.

Le nouveau gouvernement ne supportait pas
Rejetait tout ce qui touchait à la culture
Etre un mot et on passait de vie à trépas
Comme çà, souvent par manque de nourriture.

Les mots étaient considérés comme anormaux
Ils devaient porter sur eux, une plume jaune
L’emblème littéraire, le pire des maux
Arrêtés et déportés, fusillés au pylône.

De sombres époques pour les mots, mais pourquoi
Tant de haine envers les lettres, tant de cris vains
Car on pouvait voir dans les regards noirs, narquois
Des bourreaux, la colère envers les écrivains !

Nuremberg

L’honneur de présider le premier procès
Pour crimes contre la paix, de complot, de guerre
Contre l’animalité et tous ses excès
Marquera à jamais l’histoire sur la Terre.

Ces actes odieux ont été prémédités
Réfléchis, concertés, nocifs et dévastateurs
Imposent de graves responsabilités
Morales et pénales causées par leurs auteurs.

Nous devons condamner et punir ces forfaits
Ils ne peuvent être ignorés, c’est notre affaire
De juger ici les prévenus, leurs méfaits
Et non uniquement envers les mammifères.

Insectes, reptiles, oiseaux et les poissons
Ont subi d’atroces souffrances, nombreux tests
En tout genre et essai, de toutes les façons
Aucun animal survivant ne le conteste.

L’homme avait trouvé la solution finale
L’extermination programmée des espèces
Nuisibles, sur un plan international
Tant d’autres étaient considérées de sous-espèces.

Au banc des accusés, devant ce tribunal
Paraissent les pires humains, rendons donc raison
Au bons sens commun, rien n’est plus banal
Que donner la mort, ils méritent la prison !